Team Rocket X-Squad de Malak

Solaris avait plongé pour remonter Mercutio à la surface. Il ne semblait pas avoir de blessures apparente, mais le choc de l’explosion et l’énergie nécessaire en Septième Niveau pour contrer l’attaque de Méga-Rayquaza l’avait vidé. Il en était de même du Pokemon Légendaire, qui flottait difficilement à la surface de la mer. Solaris ramena Mercutio sur l’île du Pilier Céleste, où Vrakdale avait eu la bienséance de regarder le spectacle et d’attendre sans rien tenter de plus. Mais à présent, rien ne saurait l’empêcher de détruire le Pilier. Rayquaza avait été leur dernière chance de l’amener au fin fond de l’espace.

- Cela fut fort divertissant, leur dit Vrakdale. Mais cela a assez duré, à présent. Revenez tous dans votre base, dégagez les lieux, et vous survivrez plus longtemps. Je n’ai pas pour mission de vous ôter la vie.

- Cela fait très longtemps qu’on se connait, Vrakdale, renchérit Oswald Brenwark. Tu dois à présent me connaître assez pour savoir que je suis pas du genre à fuir devant ceux de ton espèce, surtout quand il s’agit de défendre l’œuvre d’Erubin.

- C’est aux Rockets que je m’adressais, pas à toi. Je sais très bien que vous autre Apôtres ne seraient pas comblés tant que vous ne serez pas morts pour rien. Encore que, tous ne sont peut-être pas aussi borné que toi. Je ne vois que cinq d’entre vous. Où est donc cette vieille canaille de Vaslot ?

- Vous prétendez l’ignorer ? S’insurgea Wasdens. Vaslot Worm n’est plus l’un des nôtres, pour peu qu’il ne l’ai jamais été. C’est un traître à votre service.

La surprise et l’incompréhension fut nettement visible sur le visage ravagé de Vrakdale.

- Worm, un Agent de la Corruption ? C’est la plus sinistre blague qu’on m’ait faite depuis longtemps. En tant que meneur des Agents, je pense que je le saurai si cette fripouille à demi-masquée était des nôtres. Vous fabulez.

- Tu ne sais rien du Marquis et de ses projets, ricana Brenwark. Il te ment même sur son identité.

- Peu me chaut l’identité du Marquis. Il est l’élu du Seigneur Horrorscor, c’est tout ce que j’ai besoin de savoir. Et s’il veut garder des secrets pour lui, c’est son droit. Moi, j’ai ma mission, et elle prend fin maintenant.

Vrakdale créa autour de lui une fournaise telle que personne ne put l’approcher à moins d’une vingtaine de mètre. Puis, touchant le Pilier de sa main, il commença à faire fondre la roche, tandis que sous ses pieds, des fissurent commencèrent à apparaître. Personne n’osa rien tenter de plus, car il n’avait rien à tenter. Mais Mercutio, bien qu’encore sous le choc de sa rencontre avec la Draco Ascension de Méga-Rayquaza, se remit sur pieds, et écarta les bras de Solaris qui voulaient le forcer à se recoucher.

- Te fous pas de moi, marmonna Mercutio en titubant vers Vrakdale. Tu crois que… je vais rester couché et te regarder faire ?

Vrakdale le dévisagea avec un semblant de pitié.

- Reste assis, jeune homme. Tu es à bout de force, et je sais comment fonctionne votre Septième Niveau, à vous les Mélénis. Tu es incapable d’utiliser tes pouvoirs pour le moment.

- J’ai pas besoin du Flux pour continuer de me battre !

Mercutio n’avait ni peur ni doute. La voix qu’il avait entendu plus tôt résonnait encore dans sa tête, via le Flux. Elle ressemblait à celle de son père Elohius, mais sans l’être réellement. Qui que soit cette personne, elle l’encourageait à ne pas abandonner, que quelque chose allait se passer. Et, contrairement à celle de son père, Mercutio faisait confiance à cette voix ci. Il n’aurait pas su dire pourquoi.


***


Faire tomber Jivalumi dans la lave était un bon plan. Du moins l’aurait-il été si seulement il avait été réalisable. Djosan avait toujours tiré grande fierté de sa force physique, mais là il devait admettre qu’il avait trouvé son maître. Jivalumi avait beau être plus petite et menue que lui de nombreux centimètres, elle le dominait sur tous les points. Djosan ne cessait de reculer, des blessures sur tous le corps, et s’il ne réagissait pas, ça serait lui qui irait goûter la température du magma au fond du cratère. Pendant ce temps, le professeur Natael bidouillait encore sa bombe avec fébrilité. Djosan tira espoir de cette vision ; le professeur l’ayant habitué à accomplir miracle sur miracle. Pourtant, cette fois ci, il fut quelque peu désenchanté.

- Le minuteur d’activation a été installé, Sire Djosan, lui hurla-t-il.

Mackogneur tâcha d’occuper Jivalumi le temps que Djosan parle à Natael.

- Le minuteur, par ma foy ?

- La bombe se déclenchera dans exactement deux minutes. Il vous faudra la lancer à l’endroit exact à la seconde près pour qu’elle explose là où il faut !

- Comment diable suis-je censé lancer cette chose que je peux à peine porter moi-même avec cette créature du démon à coté ?!

- C’est le seul plan que j’ai trouvé… Non, c’est tout bonnement le seul qui existe. Il nous reste plus à espérer qu’à ce moment, nos camarades aient bien posé l’émetteur sur Vrakdale.

Djosan marmonna un juron de son cru. Il y avait beaucoup de si et de peut-être, dans ce plan. Mais Djosan prendrait ce qu’il y avait. Il souleva la bombe avec difficulté, et tandis que Jivalumi fonçait vers lui, il tenta le bluff. Après tout, Jivalumi elle-même avait dit qu’elle ignorait ce qu’ils fichaient là.

- Halte là ! Que ce que je portasse là est une bombe capable de réduire à néant l’île entière. Elle est activée, et à la moindre secousse intempestive, elle explose. Quoi que tu sois, monstre, je doute que tu y survives.

La perplexité et le doute se lisait dans l’expression cauchemardesque de Jivalumi, mais elle ne s’arrêta pas moins.

- Pourquoi iriez-vous détruire Cramois’île ?

- Demande-le à ton Marquis. S’il t’a envoyé ici, c’est bien pour protéger l’île, non ?

Jivalumi fronça les sourcils. Elle ne savait pas pourquoi elle avait été envoyé ici. Sa mission consistait juste à garder ce volcan.

- Laisse-moi jeter cette bombe dans la lave, continua Djosan. Ça la détruira avant qu’elle n’explose. Nous épargnerons l’île, et en échange, tu nous laisses partir ensuite, assurément. Un marché fort équitable.

Djosan ne se faisait pas vraiment d’illusion sur le fait que Jivalumi les laisse partir une fois toute menace apparente pour elle disparue. Mais que la bombe explose où il fallait, et Djosan était prêt à affronter cette créature et à périr dignement.

- Vous abandonneriez votre mission pour avoir la vie sauve ? S’étonna l’Agent de la Corruption. Où est votre sens du sacrifice si cher aux Gardiens ?

- Nous ne sommes point des Gardiens de l’Innocence. Cette mission n’est pas assez importante pour qu’on se sacrifie pour elle. Laissez-moi jeter cette bombe ! Elle explose dans une minute !

Le ton d’urgence dans la voix de Djosan força Jivalumi à obtempérer et à reculer. Si elle avait des doutes, elle préférait ne pas jouer avec sa vie. Bon à savoir, ça. Djosan s’approcha donc au bord de l’abyme flamboyant, et suivit le regard de Natael pour savoir où viser. Trente secondes. Djosan adressa une rapide prière à Arceus pour que ça réussisse. Vingt secondes. Étaient-ils parés, au Pilier Céleste ? Vrakdale avait-il l’émetteur sur lui ? Si ce n’était pas le cas, tout ça n’aura servi à rien. Dix secondes. Jivalumi commençait à se douter de quelque chose. Elle approchait. Cinq secondes. Djosan utilisa toute sa force pour projeter le dispositif dans le cratère. Elle s’activa à mi-chemin, comme prévu. Il y eut un éclair rouge, puis une espèce de bulle transparente. Alors que Jivalumi revenait à la charge, Djosan cru voir, à l’intérieur de la bulle, un homme vêtu d’une combinaison Rocket, figé dans une position de chute.


***


Maintenant, Mercutio !
La voix revenait à la charge, avec un fort sentiment d’urgence qui retentit dans le Flux. Mercutio n’avait même pas à regarder l’émetteur pour savoir qu’il s’était arrêter de clignoter. Il fonça sur Vrakdale, malgré la chaleur suffocante. Mais sans le Flux, il ne pourrait pas s’approcher suffisamment pour le toucher sans fondre sur place. Heureusement, il avait un tout nouveau Pokemon adepte des protections améliorées.

- Pixagonal, Mur Lumière tout autour de moi !

- Ordre reçu et confirmé.

Mercutio se sentit entourée d’une espèce de cube de la même forme que Pixagonal, et la chaleur baissa aussitôt. Vrakdale le regarda surgir sans bouger, presque déçu.

- Tu veux te suicider, gamin ? Je refuse de croire que Penan t’ai enseigné ça !

- Il m’a enseigné de ne jamais abandonner, tant que tout n’est pas perdu ! Et il m’a enseigné de toujours aider un Rocket dans le besoin, car on est tous frères dans l’organisation. Acceptez donc mon aide, Fedan Vrakdale !

Il fit toucher l’émetteur à Vrakdale en même temps qu’il le frappa au visage. L’émetteur fut détruit, et la main bionique de Mercutio salement endommagée, mais il suffisait d’une microseconde de contact, avait dit Natael. Et ce fut suffisant. Un éclair rouge traversa Vrakdale de part en part, et il explosa pour créer une bulle transparente, qui enveloppa totalement l’Agent du Chaos. Vrakdale fut plus surpris qu’autre chose par ce phénomène. Alors, le temps et l’espace se dilatèrent, revenant à l’endroit et au moment où la première bombe Arctimes explosa.

Comme si on rembobinait un film, le corps de Vrakdale se mit à changer. Ses brûlures disparurent, sa peau revint, puis ses cheveux. Il n’avait plus l’air du monstre qu’il était, mais d’un jeune homme d'une vingtaine d'années, avenant et séduisant, aux cheveux noirs. Un homme qui ressemblait beaucoup au colonel Tuno. Vrakdale regarda ses propres mains sans y croire. Il toucha son visage, ses cheveux. Il était redevenu tel qu’il était juste avant que la bombe n’explose et qu’il ne chute vers la lave du volcan.

- La douleur… elle n’est plus là... murmura-t-il, incrédule.

Il sourit. Un sourire sincère, qui illumina son beau visage, et plus que jamais il ressemblait au colonel Tuno. Puis, inévitablement, le temps reprit ses droits. Vrakdale était revenu à l’instant même où il tombait dans le cratère, sans que la bombe Arctimes n’intervienne. Ce fut là l’inverse de ce qui s’était passé. Très vite, sa peau se mit à fumer, ses cheveux à brûler, ses yeux à fondre. Mais il souriait toujours.

- Enfin…

Il écarta les bras, comme s’il suppliait la mort de le prendre. Puis tout son corps s’embrasa d’un coup, et fondit sur place. Fedan Vrakdale était tombé dans la lave, comme ça aurait dû se produire il y a des années. Mercutio détourna le regard. Oswald Brenwark, lui, regarda ce qui restait de Vrakdale se dissoudre peu à peu au sol.

- C’est… c’est terminé ?

- Terminé, confirma Mercutio.

Il se releva difficilement. Il avait mal partout, mais était soulagé. Pour le Pilier, mais pas seulement. Il avait secouru un frère Rocket dans le besoin. Vrakdale ne souffrait plus maintenant. Mercutio espérait qu’il trouve enfin la paix dans le Royaume des Ombres de Giratina. Mais il n’eut pas le temps de se reposer un tant soi peu. Une communication de la base retentit sur la ligne de la X-Squad. Une voix - celle de Galatea en l’occurrence, et assez affolée - vint doucher leur soulagement.

- Les gars… Je sais que vous devez être un peu crevés, mais regardez donc qui arrive.

L’ombre tomba sur l’île du Pilier Céleste, et sur une bonne partie de la mer. Mais ce n’était pas la nuit. C’était quelque chose d’énorme qui cachait le soleil. Le Mégador venait d’arriver.


***


Assise sur son fauteuil de commandement, Lady Venamia était entourée de ses deux collègues dirigeants de la Team Rocket, Vilius et Silas. Quand ils effectuèrent leur descente et virent le Pilier Céleste toujours debout, Venamia osa rire de l’air incrédule de Silas.

- Eh bien mon cher ? Il semblerait que votre Vrakdale ait échoué.

- En effet, dut acquiescer Silas. C’est… inattendu.

- Mes anciens camarades de la X-Squad ont pour habitude de transformer l’impossible en possible.

Venamia la voyait, la base G-5, qui était immobile dans les airs juste à coté du Pilier Céleste. Tous les traîtres réunis au même endroit. Elle avait bien fait de venir.

- Dois-je me substituer à Vrakdale et détruire cette vieille tour pour vous ? Demanda Venamia à Silas.

- Eh bien, vous aurez mes remerciements, sourit Silas.

Vilius les dévisagea tous les deux comme s’ils étaient dingues.

- Qu’est-ce que vous racontez ? Pourquoi devrions-nous détruire le Pilier Céleste ?!

- Pour des raisons et d’autre que vous ne pourrez pas comprendre, très cher Vilius, rétorqua Silas.

- Conquérir Hoenn est une chose, la détruire une autre, protesta l’ex Agent 003.

Venamia l’ignora. Elle se fichait de la destruction des Piliers de l’Innocence, mais si elle pouvait faire en sorte que les Agents de la Corruption aient une dette envers elle, ça valait le coup de gaspiller un tir de son superlaser à Eucandia.

- Ciblez d’abord le Pilier Céleste, ordonna Venamia à Fatra Rebuilt. À puissance minimale hein ? Pas besoin de grand-chose pour anéantir cette antiquité. Et pour répondre à votre question Vilius, sachez que si je veux conquérir Hoenn, je compte ensuite la transformer en une île moderne et puissante. Cette vieille tour en ruine gâcherai le décor.

Vilius ne répondit pas, mais son regard disait tout ce qu’il pensait de ce plan.

- Madame, une communication entrante en provenance de la base G-5, prévint Fatra.

- Tender vient-il me supplier ? Il est un peu trop tard, mais ma foi, écoutons.

Ce ne fut pas le visage du général Tender qui s’afficha sur l’écran de communication, mais celui de Galatea Crust. Venamia sentit un pincement au cœur en voyant sa sœur, qu’elle réprima vite avec agacement.

- Euh, salut la compagnie, commença Galatea avec un faux air enjoué. Ça boom chez vous ?

- Galatea. Tu veux me faire part de votre reddition ? Soupira Venamia.

- Ah, grande sœur. Euh… Madame la codirigeante de la Team Rocket, ou alors… madame la Chef d’Etat de Johkan ? Je ne sais plus trop comment je dois…

- Qu’est-ce que tu veux ? L’interrompit Venamia.

- Ce que je veux ? Moi rien. Mais j’aimerai bien savoir ce que vous, vous voulez. Votre gros vaisseau nous fait peur, là…

Venamia fronça les sourcils. En quoi ça allait l’aider, de jouer l’ignorante ?

- Nous sommes venus arrêter les traitres que vous êtes, susurra Silas. Cela fait-il le moindre doute dans votre esprit, miss Crust ?

- Des traîtres ? Nous ? Mais pourquoi ?

- Pourquoi ? Ricana Vilius. Vous niez héberger ma tendre sœur rebelle Estelle dans votre base ?

- Non, elle est bien là, acquiesça Galatea. Mais elle a quitté la Team Rocket. Tout comme nous d’ailleurs. On a plus rien à voir avec vous. Chacun est libre de partir de la Team Rocket s’il veut non ?

Venamia secoua la tête. Tout cela ne menait nulle part.

- Galatea, passe-moi Estelle, ou le général Tender s’il est là.

- Nan, désolée, y’a qu’avec moi que tu causeras. Au fait, tu connais la dernière blague sur le Ramoloss, le Canarticho et le…

Venamia fit un geste de la main, et on tira un tir de semonce sur la base. Le bouclier mis en place par Tender l’absorba totalement, mais c’était pour dire que Venamia ne plaisantait pas. Soit ils se rendaient, soit ils étaient anéantis.

- Oula, ça va pas de faire ça ?! Protesta Galatea. Je m’efforce de faire tenir cette base en l’air depuis une semaine !

- Eh bien pose-là, répliqua Venamia. Pose-là, et que tout le monde sorte et se rende sans histoire. Si je suis de bonne humeur, je n’exécuterai que Tender et ses officiers. Les simples soldats auront la vie sauve s’ils me font acte d’allégeance immédiatement.

- Quelle générosité, souffla Galatea. Et oserai-je demander ce qui arrivera à m’dame Estelle, les Gardiens et la X-Squad ?

- Estelle vivra le temps qu’elle reconnaisse sa trahison. Les Gardiens, je m’en fiche, Silas en fera ce qu’il veut. Quant à vous autre, de la X-Squad… ce sera du cas par cas. Le demi-frère d’Igeus va mourir, ça c’est certain. Pareil pour Solaris. Ils sont tous deux d’anciens criminels avérés. Mais je garderai Djosan comme cadeau pour Octave s’il se comporte bien, et j’offrirai Goldenger à mon fils pour qu’il l’amuse. Zeff devra choisir entre la mort et me servir. Je daignerai te laisser ce choix aussi. Mais Mercutio devra être… sévèrement puni pour m’avoir agressé la dernière fois que je l’ai vu.

- Favoritisme, va, ricana Galatea. Si ça avait été moi qui me serait pointée à sa place, j’aurai fait un peu plus que t’agresser. En fait, tu sais quoi ? Je devais faire semblant de négocier pour gagner du temps, mais tu me saoules tellement que j’ai même plus le cœur à le faire. Ta reddition, tu peux te la mettre où je pense. Pareil pour ton cher ami qui partage ton corps. Si jamais Horrorscor a une bite, encule-toi avec bien profond !

Et elle coupa la transmission. Venamia serra les poings de rage. Ainsi donc, la X-Squad savait pour Horrorscor ? Ennuyeux ça. Dans la Team Rocket, le seul qui savait était Silas. Les autres n’allaient pas manquer de se poser des questions. Le premier d’entre eux fut bien évidement Vilius.

- Qu’est-ce qu’elle voulait dire ? Lui demanda-t-il. Pourquoi parlait-elle de cet Horrorscor ?

- Elle fabulait, comme d’habitude, répondit Venamia. On va commencer l’attaque. Commencez à charger le superlaser pour le tir contre le Pilier Céleste.

Affrétez un escadron de FurtiX et détruisez les défenses de la base.

- Pourquoi ne pas la détruire d’un coup avec le superlaser, aussi ? Demanda Silas.

- Parce que j’ai dit que je voulais Estelle vivante. C’est une exécution publique qu’il faut pour elle.

- Elle risque de vous causer quelque difficultés, renchérit Vilius. Ma tendre sœur n’est plus si tendre quand elle se transforme.

- Je me ferai une joie de mesurer ma puissance à la sienne.

Fatra fit passer les ordres aux divers postes du vaisseau, puis annonça :

- Avec une puissance de 10%, le superlaser sera prêt à tirer dans cinq minutes.

Venamia hocha la tête. 10%, c’était largement suffisant pour le Pilier Céleste. Le problème avec le superlaser à Eucandia, c’est qu’il fallait des lustres pour qu’il soit pleinement chargé. À puissance maximale, il fallait bien compter une quarantaine de minutes. Soudain, les alarmes se mirent à sonner sur le pont.

- Forces ennemis en approche, annonça Fatra. Une vingtaine de vaisseaux légers et plusieurs Pokemon vol ont quitté la base G-5 et se dirigent vers nous.

Venamia pouffa.

- Ces fous veulent se suicider ? Ils escomptent quoi ? Ceux ne sont que des moustiques face au Mégador !

- Devrions attendre l’arrivée de la flotte de Lunaris pour engager le combat, madame ? Demanda Fatra.

- Peuf, ridicule. Mes bataillons de FurtiX seront à même à se débarrasser d’eux. Même pas besoin de faire intervenir le Mégador. La flotte d’Octave est faite pour la conquête d’Hoenn. Il aurait été impoli de ma part de le faire venir juste pour ces imbéciles de traîtres.

La bataille commença dans le ciel d’Hoenn, au dessus de la mer. Les chasseurs de Venamia rencontrèrent ceux de la base G-5. Ces derniers n’étaient pas de la toute dernière jeunesse, contrairement aux FurtiX de la GSR, mais les Rockets de Tender pouvaient compter sur l’aide de leurs Pokemon volants. La GSR, eux, se servaient rarement des Pokemon durant les batailles ; ils comptaient plus sur leur arsenal militaire dernier cri. Mais c’était aussi par idéologie. Venamia ne voulait pas dépendre des Pokemon. Elle voulait prouver la supériorité de l’humain. Sa supériorité.

Lady Venamia regardait la bataille sans éprouver la moindre envie d’y prendre part. Elle aurait pu, avec son œil Futuriste. Elle aurait pu prévoir les mouvements des chasseurs ennemis et les attaques des Pokemon une minute voir plus avant qu’ils ne les fassent, et donner les recommandation en conséquence à ses propres pilotes. Mais les forces qu’alignaient les traîtres d’Estelle étaient tellement absurdes que Venamia n’allait pas prendre cette peine. D’ailleurs, où elle était, Estelle ? Et où était la X-Squad ? Il n’y avait que eux pour mettre un peu de piment à cette bataille courue d’avance.

- Pourquoi la base G-5 n’essaie même pas de prendre la suite ? Demanda Vilius en désigna le bâtiment immobile dans les airs.

- Probablement qu’ils comptent défendre le Pilier au péril de leur vie, ricana Venamia.

- Pourquoi périr pour ce monument historique ? Et pourquoi vouloir le détruire, vous ?

Venamia secoua la tête, attristée par la bêtise de Vilius. Ses connaissances à propos des Agents de la Corruption étaient des plus réduites, mais Vilius avait été l’un des chefs de la Tri-Alliance, qui avait lutté contre Zelan il y a trois ans. Il connaissait donc Horrorscor et son histoire. S’il se mettait trop à creuser, il pourrait devenir embarrassant. Peut-être faudrait-il demander à Silas de s’en débarrasser ? Vilius était utile à Venamia pour garder un contrôle sur les loyaliste à la famille de Giovanni, mais son pouvoir était tel aujourd’hui qu’elle pourrait s’en passer.

- Madame, le superlaser a fini de se charger, lui annonça Fatra. C’est quand vous voulez pour le tir.

- Eh bien faite. Explosez-moi ce vestige du passé.

Tandis que le superlaser commençait à s’activer, Venamia nota la lueur de victoire et d’excitation dans les yeux de Silas Brenwark. Elle se demanda dès lors si elle n’était pas en train de commettre une grosse bêtise. Les Agents de la Corruption étaient bien plus dangereux pour elle que ces idiots idéalistes de Gardiens de l’Innocence.

- En détruisant ce dernier Pilier, tu me renforces, lui dit Horrorscor. Et en me renforçant, c’est toi aussi que tu renforces. C’est la corruption qui fait ta force et ton succès, pas l’innocence. Souviens-toi en, partenaire.

Venamia n’avait rien à lui répliquer, car elle avait arrêté de se soucier d’Horrorscor. Autrefois, il pouvait lui donner des conseils avisés. Mais aujourd’hui, elle n’en avait plus besoin. Horrorscor était là juste pour lui donner Futuriste. Rien de plus.

- Tir dans cinq, quatre, trois, deux… fit Fatra.

Au moment où elle dit un, quelque chose d’énorme sorti de la mer. Venamia eut le temps de voir un immense Pokemon vert, avant que celui-ci ne tire sur le Mégador ce qui semblait être une attaque Ultralaser des plus puissantes. L’attaque rencontra le tir du superlaser, l’empêchant de finir sa course sur le Pilier. Les deux rayons d’énergie luttèrent un moment, puis explosèrent mutuellement.

- Qu’est-ce que… commença Venamia.

Rayquaza, le seigneur des cieux, sous sa forme méga-évoluée, faisait face au Mégador, et poussa un cri signifiant sans détour son envie d’en découdre. Venamia, intéressée, se redressa dans son fauteuil. Bon, peut-être réussirait-elle à se dénicher un adversaire potable, aujourd’hui.