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La véritable histoire du Père Noël (one-shot) de dragibus57



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Informations

» Auteur : dragibus57 - Voir le profil
» Créé le 10/12/2009 à 02:38
» Dernière mise à jour le 06/12/2010 à 07:36

» Mots-clés :   Absence de combats   Absence de poké balls   One-shot

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La véritable histoire du Père Noël
PROLOGUE

Vous connaissez tous le Père Noël…
Non ?
Mais si, voyons !
Ce vieux bonhomme à barbe blanche, au visage jovial et joufflu, coiffé d'un bonnet rouge bordé de fourrure blanche…
Toujours pas ?
… Qui habite au Pôle Nord et qui voyage dans le ciel sur un traîneau tiré par des rennes…
Allons, un petit effort !
… Qui dépose des cadeaux au pied du sapin pour les petits enfants bien sages…
…Dans la nuit du 24 décembre…
Ça y est, vous le remettez maintenant ?
Bon.

Mais êtes-vous sûr de bien connaître l'origine de cette légende ?
Oui ?
Ah… Vous avez consulté l'article de Wikipédia sur le sujet…

« Nicolas de Myre devenu « Saint Nicolas » est le personnage qui a servi de source d'inspiration au Père Noël... Selon la légende, il aurait ressuscité trois enfants trucidés par un horrible boucher. Il est alors présenté comme le saint protecteur des tous petits…
[Par la suite,] les États-Unis adoptent la coutume néerlandaise de fêter saint Nicolas. Il s'agit alors d'un vieillard à barbe blanche portant un manteau à capuchon. Moralisateur, il récompensait les enfants sages et punissait les dissipés. Progressivement, cette « fête des enfants » est rapprochée de la célébration de la nativité…
Le 23 décembre 1822, le pasteur américain Clement Clarke Moore publie un poème dans lequel il présente saint Nicolas comme un lutin sympathique, dodu et souriant, qui distribue des cadeaux dans les maisons et se déplace sur un traîneau volant tiré par huit rennes…

L'idée selon laquelle le Père Noël aurait été dessiné par la compagnie Coca-Cola en 1931 est une légende urbaine. Une étude de la représentation du Père Noël dans les années précédentes montre en effet que l'aspect qu'on lui connait aujourd'hui était déjà répandu, y compris sa couleur rouge, utilisée dès 1866... »


Donc vous devez également savoir (ou pas…) que Wikipédia n'est pas une source totalement fiable…

C'est pour cette raison que, moi, Dragibus, dans un souci de vérité et d'exactitude historique, ai décidé de lever le voile afin de dénoncer cet énorme mensonge dont on farcit depuis des générations la tête des petits enfants.

Installez-vous confortablement dans votre fauteuil, petits biscuits et boisson chaude à portée de main, et relaxez-vous…

Je m'en vais vous conter la seule, l'unique…

LA VERITABLE HISTOIRE DU PERE NOEL.

Il y a de cela bien longtemps vivait dans la région de Hoenn, au cœur d'une forêt très reculée nichée à flanc de montagne, un bien étrange Pokémon.
Son corps trapu et solide semblait sculpté dans un bois précieux, poli lentement par la main divine d'Arceus. Une abondante crinière blanche masquait son visage, couvrait sa tête, puis cascadait le long de son dos jusqu'à ses pieds. De cette toison impressionnante jaillissaient les oreilles effilées, pointant vers le haut et formant l'exact contrepoint de son nez démesurément allongé.

Tout en lui trahissait l'origine japonaise : ses pieds chaussés de geta traditionnelles, ses bras terminés par un éventail de feuilles bruissantes, mais surtout son nom, Tengalice, rappelant ces divinités malignes et destructrices soupçonnées d'enlever les petits enfants.
Deux yeux luisants et hostiles perçaient à travers le masque de sa toison comme une confirmation de sa nature malveillante.

Un jour, la forêt dont il était le gardien retentit de cris joyeux.
C'était fort inhabituel, car personne ne se risquait jamais dans les profondeurs sombres et mystérieuses de ce labyrinthe végétal. On racontait dans la région que le voyageur qui s'y aventurait jamais n'en ressortait…

Pourtant, en cet après-midi d'automne, trois gamins sautillaient gaiement sur le sentier.
Les deux garçons se poussaient, roulaient dans la mousse, puis se relevaient en piaillant. La petite fille les suivait, s'arrêtait pour toucher du doigt un champi velouté, continuait son chemin, s'arrêtait encore. Un buisson de baies les attirait et l'instant d'après, leur frimousse s'éclairait d'un sourire barbouillé de jus.
La course éperdue d'un Pachirisu dans les hautes branches les entraîna plus avant. Puis ce fut un Cerfrousse inquiet qu'ils voulurent suivre dans les fourrés un peu plus loin. Toujours plus loin…

Ils étaient trois petits enfants
Qui s'en allaient glaner aux champs
Tant sont allés, tant sont venus
Que vers le soir se sont perdus
Ils sont allés chez le boucher
Boucher, voudrais-tu nous loger ?

Soudain, une violente bourrasque fit ployer les branches dans un tourbillon de brindilles et de feuilles mortes. Quand la poussière fut retombée, la silhouette inquiétante du Tengalice se profilait dans la ramure d'un grand chêne. Il sauta prestement de l'arbre, juste au pied des trois imprudents.
« Que faites-vous ici ? Qui vous a permis de pénétrer dans cette forêt ? Dans MA forêt ?
Chaque question claquait comme un coup de fouet aux oreilles des petits terrorisés.
- On voulait juste se promener, on n'a pas vu le temps passer… Et on s'est perdus !
- Personne, vous m'entendez ? Personne n'a le droit de fouler ce lieu sacré ! Par vos cris, vous avez troublé la quiétude de ce sanctuaire ! Par vos actes, vous avez dérangé l'ordonnance parfaite de la nature ! Vous serez châtiés !
Les trois gamins se serraient les uns contre les autres, pétrifiés par la voix tonnante du gardien de la forêt.
- On… on ne savait pas… On n'a pas voulu faire de mal !
- Vous serez châtiés !! »

Ils étaient trois petits enfants
Qui s'en allaient glaner aux champs
Ils n'étaient pas sitôt entrés
Que le boucher les a tués
Les a coupés en p'tits morceaux
Mis au saloir comme pourceaux

Le Pokémon plante se mit alors à agiter ses bras feuillus en un mouvement circulaire et le vent se leva, surnaturel, malsain. Il forcit, alimenté par le ballet de plus en plus frénétique des éventails, soulevant un véritable rideau de débris végétaux, de branches et de cailloux. Le cyclone frappa les trois enfants de plein fouet. Ils se retrouvèrent brutalement projetés à plusieurs mètres en l'air, puis retombèrent tels des poupées de chiffon.

Silence.
L'aîné gisait, étourdi, une vilaine entaille au front. Le benjamin avait basculé derrière un tronc couché et se redressait péniblement. Seule la petite fille était encore debout. Elle avait été soufflée contre un arbre et frottait sa tête douloureuse.

Elle chassa de sa robe les débris qui s'y accrochaient encore et s'avança d'un pas décidé vers le Tengalice.
« Méchant ! Tu es méchant et injuste ! Ton cœur est mauvais ! lui cria-t-elle en agitant un petit doigt colérique sous le long nez pointu. Le terrible Pokémon resta un instant interloqué, peu habitué à ce qu'on lui résiste et qu'on l'apostrophe de cette manière.
- Euh… Non… Je ne suis pas mauvais ! Vous avez désobéi, je vous ai punis, c'est tout.
- On t'a pourtant expliqué qu'on ne savait pas, qu'on s'était perdus ! Et puis d'abord la forêt appartient à tout le monde ! Tu n'as pas le droit de nous empêcher d'y jouer !
- Mais tu m'agaces à la fin ! La forêt n'est pas un terrain de jeu ! Tu n'as qu'à rester chez toi et jouer à la poupée !!
- Je n'ai pas de poupée…
- Comment ça, tu n'as pas de poupée ? Toutes les petites filles en ont une, non ?
- Pas moi. Et mes frères n'ont pas de joujoux non plus. Papa et maman n'ont pas assez d'argent pour nous en acheter. C'est pour ça qu'on vient s'amuser ici… »

Le Tengalice parut contrarié et s'accorda un instant de réflexion avant de répondre.
« Et si je vous procure des jouets, me promettrez-vous de ne plus vous aventurer aussi loin dans la forêt ?
- Toi ? Tu nous donnerais des joujoux ?... Oh, oui ! On promet ! fit la petite fille ravie. Finalement, tu n'es pas si méchant que tu en as l'air… »

Et c'est ainsi que le Pokémon occupa le reste de sa journée : il commença par assembler un petit chariot à l'aide de chutes de bois mort qu'il colla avec de la glu. En guise de roues, il enfila quelques noigrumes sur des piquants de Shaymin qui servirent d'essieux. Puis il peignit le tout en utilisant les couleurs fournies par plusieurs Queulorior et termina par un vernis à base de résine de pin.

Il s'attaqua ensuite à un jeu de construction. Il fit appel à un Keunotor qui débita des cubes dans les rondins qu'il avait apportés. Un Insécateur tailla soigneusement les différentes pièces selon les formes et les dimensions que le Tengalice avait dessinées au sol. Chacune d'elles fut poncée par un Racaillou possédant Poliroche et les Queulorior assurèrent les finitions.

La poupée lui posa davantage de problèmes. Il finit par associer les talents d'un Mimigal et d'un Chrysacier qui lui tissèrent un petit sac en forme d'humain qu'il rempli de sable. Les longs poils soyeux d'un Marcacrin lui fournirent les cheveux. Un Onix accepta complaisamment de donner deux de ses plus petites écailles pour les yeux. Un Lovdisc fit de même pour la bouche. La poupée fut vêtue d'une jupette de feuilles de chêne et d'une veste de plumes d'Etourmi. Tengalice cousit le tout en utilisant un long fil arraché de sa propre tignasse.

Quand il eut terminé les jouets, il les emballa dans les larges feuilles d'un marronnier et les remit aux trois petits :
« Voilà pour chacun de vous. Et maintenant, filez ! Je ne veux plus jamais vous voir traîner par ici, c'est compris ?
- Oh ! Un chariot !
- Moi j'ai eu un jeu de construction !
- Une poupée ! »
Les gamins ouvraient leur paquet avec des gestes impatients et leurs yeux brillaient d'émerveillement à mesure qu'ils découvraient leur jouet.
« Merci ! Merci … euh…Monsieur le Tengalice !
- Léon… Je m'appelle Léon.
- Merci Léon ! » s'écrièrent-ils en chœur.

Le plus jeune des garçons se jeta sur lui et le serra du plus fort qu'il put. L'aîné lui tendit plus solennellement la main. Quant à la petite fille, elle se hissa sur la pointe des pieds et lui donna un gros baiser sur la joue.
Le Tengalice rougit de confusion, mais personne ne le remarqua sous son masque velu …
Il se dandinait sur place, un peu gêné par ces marques d'affection auxquelles il n'était pas habitué, mais qu'il trouvait ma foi, fort agréables…

Il fit promettre aux trois enfants de ne pas révéler son existence, ni l'origine des jouets, avant de les raccompagner à l'orée de la forêt. Longtemps encore, ils se retournèrent pour faire des petits signes de la main au Pokémon qui les observait avec bienveillance.


Quelques temps plus tard, Léon fabriqua d'autres joujoux qu'il apporta en cachette au village des Hommes. Il les déposa de nuit devant la chaumière de ses trois amis, dans les sabots crottés que leur maman leur avait demandés de laisser dehors.
Il savourait à l'avance la surprise et la joie des petits quand ils découvriraient leurs nouveaux présents.

Il fit ainsi chaque année, créant à chaque fois d'autres jeux, perfectionnant un peu plus leur fabrication et prenant toujours autant de plaisir à les déposer dans les sabots qu'il voyait s'élargir à chacune de ses visites.

Une fois, à la place, il trouva un volumineux paquet avec un petit mot qui lui était adressé :
« Cher Léon,
Tu ne le sais peut-être pas, mais nous avons bien grandi depuis notre première rencontre : mes frères ont épousé des jeunes filles du village voisin et moi-même j'attends un bébé qui naîtra probablement pour le solstice d'hiver, fin décembre.
Merci encore pour tous les merveilleux cadeaux que tu nous as offerts pendant toutes ces années.
Tu as égayé notre enfance, nous ne t'oublierons jamais.
Accepte à ton tour ce modeste présent que nous avons confectionné pour toi : qu'il te réchauffe le corps et le cœur pendant les longues nuits d'hiver dans ta forêt glacée.
Porte-le en souvenir de nous.
Nous t'embrassons tous très fort.
Marie »

Très ému, le Tengalice déballa son paquet, avec autant de fébrilité qu'un gamin, et y découvrit une tenue chaude et confortable : un pantalon et une veste de laine rouge cintrée d'un large ceinturon, un bonnet assorti et une paire de bottes fourrées, en cuir noir et souple. Un détail lui fit monter les larmes aux yeux. Marie avait brodé son nom au fil doré sur le devant de la tunique.

Il enfila le tout et alla se mirer dans la fontaine éclairée par les rayons de la lune pleine. Le reflet de sa silhouette le ravit, et plus encore son nom scintillant en lettres dorées sur sa poitrine.



Dans la nuit du 24 décembre, vêtu de sa toute nouvelle tenue, il déposa un petit paquet pour le nouveau-né de Marie.

Et c'est ainsi qu'il perpétua la tradition, apportant chaque année à la même époque des cadeaux pour les enfants des trois gamins, puis pour les enfants de leurs enfants et finalement pour tous leurs descendants.