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Smirnoff, 2ème recueil de Domino



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Informations

» Auteur : Domino - Voir le profil
» Créé le 01/11/2008 à 23:40
» Dernière mise à jour le 11/06/2009 à 06:58

» Mots-clés :   Humour   Johto   Romance   Sinnoh

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088 - Mourir d'être aimé
« Jonathan est un prénom masculin d'origine hébraïque, qui signifie "Dieu (Yô) a donné (natan)" »
(Wikipédia, article « Jonathan »)

Jonathan n'avait de cesse de regarder le plafond.
« Au commencement, on nait… On fait la fierté de ses parents… les gens ont une opinion sur vous… vous devenez quelqu'un, avec une image, une personnalité, un impact sur les gens… »
Il serra la couverture entre ses mains calleuses.
« Puis vous commencez à vous éloigner de vos parents. D'enfant vous passez à adolescent. La vie se précise, amorce le chemin qu'elle prendra dans le futur. Certaines théories sociologiques évoquent le fait que la mort elle-même se décide à l'adolescence. »
Jonathan tourna la tête vers Irène qui dormait après leur première nuit d'amour ensemble.
« Je crois que je viens de commettre l'acte qui amorcera mon existence… Mais j'ignore dans quel sens. »


-Tu en avais, une quantité de livres…
Jonathan hocha la tête.
-Certains ouvrages lus en prison que je tenais à avoir chez moi. Juste par esprit de collection.
Estelle acquiesça.
-T'es vraiment pas comme les autres gars…
-Si je l'étais, tu me supporterais ?!
-Nan. Bon… ça va être l'heure de mon rencard avec mon frère. Le fameux « Au revoir, nous ne nous reverrons que dans quelques mois… »
-Ca m'embête de te laisser sortir avec le temps qu'il fait dehors…
-Nous sommes un 23 février, rien de plus naturel qu'il neige ! Encore que là c'est assez énorme.
-Mouais… Quoi qu'il en soit, bon courage pour tout empaqueter !
-Y'a plus grand-chose.
Jonathan embrassa sa compagne.
-A tout de suite !
-Hm.
Estelle sortit. Jonathan attendit qu'elle soit sortie de l'immeuble pour pousser un placard et libérer une porte calfeutrée par du scotch noir. Il retira le scotch et ouvrit la porte de la chambre ou étaient enfermés les effets personnels de sa femme et de sa fille.
« Me revoilà… »
On frappa à la porte. Jonathan ferma rapidement la porte et déplaça le placard rapidement avant d'aller ouvrir. Un grand homme portant des lunettes, dégarni avec un regard glacial avait frappé.
-… Léonard… Quelle… surprise.
-Jonathan, c'est également une joie pour moi de te… revoir. Après… vingt-et-un ans d'absence.
Jonathan invita l'homme à entrer.
-Comment vont tes parents ?
-Oh, ils sont morts.
-Hm. Et ta… femme ?
-Bernadette va parfaitement bien. Malheureusement.
Jonathan hocha la tête.
-Tu déménages ?
Jonathan acquiesça de nouveau.
-Et je vois qu'il y a des affaires qui ne sont pas à toi. Aurais-tu… quelqu'un ? D'autre que… ma défunte sœur ?!
Jonathan soupira.

Estelle arriva à l'appartement de son frère qui était fermé.
-Oh noooon ! Etienne ! Etienne, ne t'enferme pas !!
-C'est inutile. J'ai essayé.
Estelle se retourna vers Linus.
-Oh… vous !
-Oh moi ! J'étais venu apporter un cadeau de départ à votre frère.
-Comme c'est adorable… surtout depuis que Kenneth s'est cassé à Sinnoh et que vous allez partir, tout comme moi et John !
-Oui, euh… Je ne pars théoriquement que dans trois semaines, mais comme à partir du 1er mars votre frère reprendra le travail…
-En attendant, là, il est indisponible.
Linus soupira.
-Ca vous… dirait d'aller… manger un bout ?
Estelle regarda Linus, étonnée.
-Vous et moi ? Voyons non, vous êtes marié…
-Je ne pensais absolument pas à ça, je voulais que nous discutions… de vous et de Jonathan.
-Oh… vous êtes un ami de mon futur mari, comment pourrais-je refuser des révélations croustillantes !

Jonathan attendait devant les toilettes des filles. Ce qui ne manqua pas de le faire faire remarquer dans la faculté. Irène ressortit, troublée.
-Alors ?
-Je… c'est bon, je suis pas enceinte !
-Ouf… Mais… On avait fait attention et tu… as pris cette… pilule, alors je suppose que…
-On ne sait jamais !
-Ce serait si dramatique ?!
-Si dramatique ?! Mon frère me tuerait, mon père me virerait de la maison… et tu dois penser à tes parents aussi !
-Oui mais… en dehors de ça…
Jonathan regarda ailleurs.
-Ca m'aurait fait… plaisir d'avoir un bébé avec toi.
Irène sourit.
-On n'a que 18 ans, on est trop jeunes.
Jonathan hocha la tête.
-Je comprends, oui.
-Mais ne t'en fais pas. Si ça arrivait… Je sais que tu ferais de ton mieux pour lui. Pour le bébé.
-Hm. C'est… normal. Je suppose.

-MAIS ENFIN, EST-CE QUE VOUS VOUS RENDEZ COMPTE ?!
Irène et Jonathan étaient côte à côte assis face à leurs parents respectifs qui avaient découvert leurs coucheries.
Le frère d'Irène passa prendre du jus d'orange dans le frigo.
-T'es dans la merde, Irène !
-La ferme, Léonard !
-Ne sois pas VULGAIRE, jeune fille !! grogna la mère d'Irène. Non mais enfin vous croyez que ce sont des choses qui se font ?!
-Oui !
Tout le monde regarda Jonathan qui venait de parler.
-J'aime… Irène. Et autant que je sache, Irène… m'aime aussi.
-Oui c'est vrai ! insista Irène.
-Jeune homme, tu pourrais au moins avoir le courage de nous regarder dans les yeux ! grommela le père d'Irène.
-Jonathan est très timide, papa ! soupira Irène.
-Quoi qu'il en soit, Jonathan, ton comportement est profondément incorrect ! Excuse-toi auprès des parents d'Irène !
Jonathan soupira et tourna la tête vers les parents d'Irène sans toutefois les regarder.
-Je suis désolé, Mr et Mme Delaney… d'être très amoureux de votre fille. D'être… bien avec elle, d'avoir envie de la protéger, de l'aimer, de la rendre heureuse.
Irène regarda Jonathan, surprise.
-Je voudrais aussi… l'épouser et avoir des enfants avec elle, et si possible pouvoir vivre avec elle pour le restant de mes jours parce que… C'est la femme de ma vie.
Léonard s'étonna.
-Putain, ça c'est du discours !
Les parents d'Irène se regardèrent. Ceux de Jonathan semblaient s'interroger.
-Je t'aime, Irène.
Elle regarda Jonathan et lui sourit, puis se serra contre lui.


Jonathan et Léonard étaient assis sur le sofa.
-Tu as donc fait ton deuil à ce que je vois… marmonna Jonathan.
-Tout comme toi. Sauf que je n'ai pas ressenti le besoin d'avoir une nouvelle sœur.
Jonathan regarda son ancien beau-frère. Finalement, qu'avait-il à reprocher à Etienne en comparaison de lui ?
-Euh… écoute, j'ai… pas fait ça du jour au lendemain…
-Tu as été en prison, n'est-ce pas…
-Oui.
-Quel besoin avais-tu donc de sauter sur une autre fille en sortant ?!
-J'en suis sorti il y a cinq ans. Je n'ai sauté sur personne.
-Cinq ans… Hmm… Tu aimais ma sœur depuis la maternelle. Et tu as été capable d'aimer une autre femme.
-Et tu crois que ça s'est fait sans sacrifices ni culpabilité ?! Tu crois que j'ai fait ça facilement ?!
-Apparemment oui.
Jonathan plissa les sourcils et regarda dans le vide.

Norbert posa son peignoir sur le porte-peignoir de la salle de bains. Floper y dormait car quand Eddy prend une douche, l'eau est toujours très chaude et la pièce s'emplit de vapeur. Alors dormir dans ces conditions… Sauf que l'entrée de Norbert réveilla le Pokémon qui leva un œil, mais le baissa rapidement en voyant que son maître n'avait pas de caleçon. « Et ça recommence ! » soupira intérieurement le Pokémon en souriant.
Norbert ouvrit la porte de la douche et entra.
-Coucou l'amour de ma vie !
-Coucou !
Norbert enlaça son amant dans le dos et lui embrassa le cou.
-Hmmm… gel douche au jasmin… Hmmm….
-Norbert, tu es tout froid !
-Et toi tu es sexy…
-En plus on va diner chez mes parents, ça me gêne de faire l'amour juste avant…
-Je voulais juste, comme chaque jour que tu saches que je t'aime très, très fort…
-N… Norbert c'est ton doigt que je sens là ?!
-C'est pas mes doigts…
-Oh Norbert bon sang !! Ca me gêne là…
-Héhé… Laisse-toi aller, Eddy…
Eddy eut soudain une mine perplexe et se retourna vers Norbert.
-Ou est ton alliance ?!
-Mon all… Je l'ai enlevée évidemment ! On se douche, là !
-Et alors, tu pourrais garder ton alliance pour te doucher, nan ?
-Elle va rouiller !
Eddy soupira et sortit de la douche, prenant une serviette. Floper regarda, intrigué, le couple sortant de la cabine.
-C'est quoi le problème ?!
-Rien c'est juste que… c'est une alliance, ça ne s'enlève pas comme ça !
-J'ai pas envie qu'elle glisse, ou de me faire mal avec !
-C'est censé être… part entière de ton doigt ! Tu ne devrais jamais l'enlever pour quoi que ce soit !
-Mais Eddy…
-Je vais m'habiller !
Norbert regarda Floper qui se couvrait les yeux. Norbert s'empara rapidement d'une serviette.
-Désolé, mon vieux !

-Alors ça… Il a vraiment fait ça ?!
Linus hocha la tête.
-Jonathan a toujours été très réactif, posé, calme. Il a toujours cru se sortir de toutes les situations en restant calme. Mais je crains que la situation n'ait changé quelque peu depuis les incidents dont lui et sa famille ont été victime.
-Parfois je pense à sa femme et à sa fille… Ils doivent terriblement lui manquer.
Linus hocha la tête.
-Après leur mort il était tellement dévasté…
-Je comprends, oui…
Estelle semblait réfléchir. Linus la regarda.
-Mais avec vous, il est heureux. Soyez-en sure. Je ne l'ai pas vu comme ça depuis… Lui et Irène. Vous comptez énormément pour lui.
-En fait… je n'ai jamais eu de relation comme ça. En fait avant j'avais l'impression, avant, dans mes autres relations, d'être simplement l'égal de l'autre. Avec Jonathan j'ai l'impression de devoir me surpasser chaque jour, de… d'avoir une sorte de grand rôle. D'être super importante. Tout en ayant le poids du monde sur les épaules.
Linus hocha la tête.
-C'est un peu l'impression qu'on a, y compris en étant un ami proche.

-J'imagine que ça fait longtemps.
Jonathan soupira.
-J'avais pas vraiment envie d'y retourner.
-Tu y es allé au moins, depuis…
-Pas depuis l'enterrement, non…
Léonard et Jonathan atteignirent la tombe d'Irène et Lise.
-Tu comptais y revenir ?
-Pas vraiment, non.
-Comme c'est gentil. Quelle attention.
-C'est surtout pour éviter de me morfondre.
-Surtout pour fuir la réalité.
-Je ne fuis rien.
-Si. Tu les as trahies depuis bien longtemps déjà.
-Pardon ?!
-Comme le disait si bien Hemingway, « Ma femme est morte, donc notre amour sera éternel… »
-« …ni rupture ni divorce ni dispute, notre amour restera gravé dans le marbre de sa tombe, et moi vivant, notre union perdure »… J'ai lu tout Hemingway en taule. Je sais tout ça.
-Tu es allé en prison pour éviter de revoir leur mort en face ?
-Tu sais, je ne repasse pas non plus par la rue ou elles se sont faites tirer dessus. Je devrais ?
Léonard regarda Jonathan, impassible.
-Ma sœur a quitté la maison, avec ta garantie envers moi et nos parents que tu la protègerais. Votre mariage a duré 7 ans, puis elles sont mortes. Tu peux oublier sept ans de ta vie ? Pire, Irène fait partie de ta jeunesse, de ta vie. Mais toi tu arrives à l'oublier en toute aisance. Tu arrives à oublier ta vie ?
-Tu as du mal à faire ton deuil, j'en suis désolé, mais…
-Elles sont mortes. Tu les aimais. C'était ta femme et ta fille, ma sœur et ma nièce. C'étaient des personnes importantes. Tu n'es même pas revenu voir nos parents.
-Pourquoi faire ?! Elles sont mortes ! Tu voulais que je vienne pleurer avec vous ? Tu penses que je ne pleurais pas assez moi-même ?!
-Ca n'est pas une question de pleurer, c'est une question de soutien moral et d'attachement familial !
-Si ça peut te faire plaisir je ne voulais revoir personne tout court après ça !
-Ca ne me fait pas plaisir. Ca montre juste que tu es un lâche.
Léonard repartit. Jonathan soupira et regarda les tombes.
-Si ça vous intéresse, les filles, sachez que… Je fais ce que je peux pour être heureux. Et pour que vous me voyiez heureux. Désolé de ne pas venir vous voir plus souvent. Seulement ça, ces tombes, ce n'est pas vous. Vous êtes vivantes dans mon souvenir. C'est suffisant pour moi.
-Ce n'est pas une question de toi.
Jonathan se tourna vers Léonard.
-C'est surtout question d'elles.
Jonathan soupira.

-Ou as-tu trouvé tout cet argent ?!
Jonathan regarda Irène.
-Bah… j'ai trouvé un travail, certes, mais j'avais pas assez pour qu'on s'installe, alors j'ai remporté les matchs de quelques arènes de Johto et j'ai revendu les badges.
Irène regarda Jonathan, interloquée.
-Ouah… T'es vraiment déterminé !
-Il fallait qu'on ait de l'argent, nan ? Je veux que ça fonctionne et je refuse que des… détails insignifiants viennent nous perturber dans notre bonheur. Parce qu'on est heureux, hein ?
Irène sourit.
-Pour toi le bonheur c'est quoi ?
Jonathan réfléchit.
-D'être avec la femme que j'aime… dans une maison, tranquille, avec un travail normal…
-Ca semble un peu ennuyeux tout de même.
-Ca l'est même surement. Mais l'ennui, c'est le bonheur, non ? Si on s'ennuie c'est qu'on n'a rien de quoi se soucier.
Irène hocha la tête, peu convaincue. Jonathan la regarda.
-Tu es mon bonheur, et je veux être le tien.
-Mais si je suis ton bonheur, ça veut dire que je t'ennuie ?
-Non, ça veut dire qu'avec toi je trouve le temps de ne me soucier de rien. A tes côtés je suis… enfin moi.
Irène hocha la tête.
-J'aime cette réponse.

Jonathan entra dans la chambre d'hôpital. Irène sourit.
-Eeeeh Lise, regarde ! C'est papa !
-Tout va bien ?! Elle… Toi… Vous allez bien ?
-Oui, oui tout va bien… Mais pourquoi tu es parti pendant l'accouchement ?!
Jonathan baissa la tête.
-Y'avait… trop de sang, j'ai…
-C'était rien…
-En plus, t'étais énervée…
-Ca c'est normal, John.
-C'est juste que… J'ai eu peur… J'ai eu l'impression que…
-C'est normal, ça, Jonathan… N'empêche que j'aurais aimé que tu sois là…
Jonathan hocha la tête, les yeux regardant le sol.
-Je suis désolé…
-Viens prendre la petite au lieu de t'apitoyer !
-Ouais.
Jonathan vint prendre sa fille. L'espace d'un instant, ce fut la plus belle chose qu'il n'ait jamais vue.


-Vous croyez ?
-Oui. Il n'est vraiment pas prêt à avoir un autre enfant. Ce serait trop pour lui.
Estelle acquiesça.
-Ce serait… un gros pas à franchir pour vous comme pour lui.
-Moi j'avoue… J'ai pas vraiment… envie d'en avoir, mais c'est uniquement personnel. J'ai peur, quoi.
-Oui, ça se comprend. John est un garçon sensible, il a besoin que vous le compreniez.
-Mais je le comprends. Et je sais qu'il est sensible. C'est ça que j'aime chez lui.
-Lui n'aime pas trop cette part de lui, mais il ne peut lutter contre. C'est sa croix, souligna Linus.

Jonathan poussa le placard et ouvrit la porte. Léonard s'étonna.
-Tu as gardé tout ça…
-Voilà. C'est pour ça que… je dors dans le salon.
-Vieille habitude de prison, aussi, je suppose.
-Voilà.
Léonard hocha la tête.
-C'est bien. C'est bien que tu aies gardé tout ça. Ca montre au moins que tu as un cœur.
Jonathan regarda Léonard, étonné.
-Je garde pas ça pour ça !
-Pourquoi, alors ?
-Parce que… C'est précieux.
-John… tu l'aimes encore, n'est-ce pas ?
-Mais bien sur que je l'aime encore, mais comment tu peux…
-J'en doutais, à vrai dire. J'ai su ou tu habitais grâce à ce que j'ai appris par les journaux après l'effondrement de la faculté. J'ai décidé de te rendre visite, juste pour voir si…
-Pour voir si j'étais un pauvre gars triste et sombre comme toi ?! Non, désolé, j'avance, moi !
-C'est cela, oui… Tu… « avances »…
Jonathan regarda Léonard qui lui montra les effets personnels de sa femme et de sa fille.
-C'est ça que tu appelles avancer ?
Jonathan sembla réaliser quelque chose.
-Tu penses pouvoir aimer ta nouvelle femme comme tu aimais ma sœur ? Tu penses que tu peux aimer de nouveau, tout en gardant le souvenir de l'autre ?
Jonathan baissa la tête.
-Adieu, Jonathan. J'ai été heureux de te rendre visite.
Léonard partit en claquant la porte, laissant John immobile devant la porte entrouverte donnant sur la chambre.

Jonathan partit au travail. Il regarda sa maison. Sa femme, sa fille. Regardant tout ça, il se dit que sa vie avait un goût de perfection.
Il se demanda si tout ça pouvait changer.
Il se demanda si la vie pouvait rester aussi parfaite. Oh bien sur, Irène vieillirait, tout comme Lise qui partirait surement. Et puis il y aurait surement d'autres enfants. Et peut-être même que ces enfants auraient des enfants eux-mêmes. Et peut-être qu'un jour tout ce beau monde formerait la grande famille Ludges. Peut-être que ce serait différent de ce que ses parents avaient imaginé pour lui. Peut-être…


Etienne était enfermé dans l'appartement. La nuit commençait à tomber sur Doublonville en ce 23 février 2010. Le professeur était en train de se morfondre sur son sort, seul et délaissé par tous ses amis.
« Vivement que je reprenne le travail, bon sang… Vivement… »
Le téléphone sonna. Etienne releva la tête, intrigué. Qui ça pouvait bien être ?!

Linus et Estelle rentrèrent chez Jonathan.
-C'est gentil de venir nous aider à tout emballer.
-De toute façon, Lucy et les filles sont chez sa sœur, alors…
Estelle ouvrit la porte.

Et là tout s'arrêta.

-J… J…
-DIEU TOUT PUISSANT !!! COMBO-GRIFFE !
Mistigri III se jeta sur la corde retenant Jonathan au crochet censé suspendre la lampe. Le corps inanimé tomba au sol. Linus se précipita sur lui pour le délier.
-Bon sang !!! John, pas ça bon sang non !!! Estelle, appelez les secours !!!
La jeune femme était tétanisée. Elle se dirigea vers le téléphone tandis que Linus effectuait un massage cardiaque.
-John putaiiiiin, ne meurs pas !!!! Estelle, dépêchez-vous !!!
A côté du téléphone, il y avait un mot pour elle. Estelle rangea le mot dans une de ses poches et saisit le téléphone.

La tonalité résonnait longuement comme le fil d'un électrocardiogramme à l'arrêt…