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Fanfic 2009
Participation de Gerardufoin

- Hé non ! Racaillou ! Vous n'aviez pas le droit de précipiter mon Pokémon dans l'eau ! hurlait un petit garçon.
- Tu as voulu combattre sur la plage, l'océan comme le sable, c'est toujours la plage !

Le petit garçon rappela son Pokémon en brandissant une Sombre Ball. Le rayon sauva un Racaillou étouffant dans les flots.

- On se retrouvera Maurice ! Et tu auras moins de chance en combat ! Le petit garçon rangea sa Ball dans une poche de son large bermuda.
- Aquali, reviens ! Le rayon bleu de la Scuba Ball aspira un Aquali fier et souriant d'avoir vaincu un Racaillou très robuste.
- Tu t'es bien battu mon ami ! murmura Maurice à la Scuba Ball, avant de la raccrocher à sa ceinture.
- Mes amis, que la fête reprenne !

Les badauds qui regardaient le combat se dissipèrent, Maurice et ses amis retournèrent en direction du bungalow, l'incident était clos. La fête reprit de plus belle. C'est alors, à l'instant où Maurice ouvrait la porte du bungalow, qu'une lueur terriblement brillante se mit à envahir le ciel et à éblouir les fêtards.
Des cris commencèrent à s'élever de l'attroupement tandis que les centaines de personnes rassemblées levaient les yeux pour dévisager les cieux. Ne faisant pas exception, Maurice scrutait le phénomène qui se déroulait sous ses yeux avec un mélange d'appréhension, de curiosité et d'impatience. Mais était-ce vraiment ce que lui et les autres personnes attendaient depuis maintenant plusieurs heures ?
Comme pour l'en assurer, le point lumineux sembla exploser, déversant dans la nuit des centaines de couleurs différentes, déclenchant des cris de surprise et d'émerveillement dans l'assemblée.
Au milieu de ce raz-de-marée coloré, quelque chose s'apparentant à une faille déchira soudain le ciel. Le doute n'était plus possible, le clou de la soirée était en train de faire son apparition.

Participation de Gerardufoin

- Eh bien, soupira Maurice, ce n'est pas trop tôt. J'ai cru que ça ne viendrait jamais...

***

Trois jours plus tôt, dans les alentours de Joliberge.

- Non, non, non et non ! répéta pour la millième fois Maurice d'une voix furieuse. Je n'irai pas, un point c'est tout !
- Mais mon chéri, c'est une occasion en or ! répliqua la femme blonde assise en face de lui. Tu ne peux quand même pas rater ça !
- Non seulement je PEUX, mais en plus je VAIS le rater, asséna le jeune homme en dévisageant sa mère.
- Je t'interdis de parler à ta mère sur ce ton ! lança le père de Maurice, furieux. Comme nous te l'avons dit, c'est une chance inespérée de pouvoir y assister, alors tu iras que ça te plaise ou non.

Maurice croisa les bras furieusement mais ne répondit pas, cherchant des arguments – ou plutôt des prétextes – pour ne pas aller assister à ce qu'il considérait comme un événement d'un ennui mortel. Dire que le déjeuner avait si bien commencé... Pourquoi avait-il fallu que ses parents dérivent sur un tel sujet ?
Décidé à ne pas céder, Maurice relança le débat en improvisant.

- Mais... C'est que j'avais prévu une sortie très importante avec un copain. Je ne peux quand même pas lui poser un lapin !
- Quel ami ? questionna sa mère d'un ton suspicieux.
- Euh... John, tenta Maurice.
- Voila qui m'étonnerait, répliqua la femme en fronçant les sourcils. J'ai eu sa mère au téléphone hier, et il va à l'événement lui aussi.

Maurice marmonna un juron inintelligible, tandis que son père se levait d'un air furieux.

- Tu oses nous mentir ? éructa-t-il, rouge de colère.
- Pour ne pas devoir aller assister à ce que vous me proposez, oui, j'ose sans remords.
- Mais enfin, ce genre d'événements devrait intéresser un dresseur Pokémon tel que toi ! Je ne comprends pas pourquoi ça ne te motive pas plus que ça... lança la mère de Maurice d'un air triste.

Il était vrai que l'apparition d'un Pokémon légendaire – à ce jour pas encore répertorié dans le Pokédex qui plus est – devait passionner la plupart des dresseurs de Sinnoh. Ce drôle de Pokémon apparaissait précisément tous les sept ans au même endroit, générant ainsi une grande fête où l'on pouvait trouver dresseurs, scientifiques et divers badauds insouciants.
Cependant, Maurice ne ressentait pas d'intérêt pour ce phénomène. Il était vrai qu'il n'avait obtenu que des avis enthousiastes des personnes qui y avaient assisté, mais pour le jeune homme, un Pokémon restait un Pokémon, qu'il soit légendaire ou non. Il avait à peu près la même réaction avec les personnes célèbres, ne voyant par exemple pas l'intérêt d'aller écouter un chanteur alors qu'il possédait déjà un CD.

- Ce n'est pas parce que je suis dresseur que ça doit forcément m'intéresser, relança Maurice après un instant de silence. Et puis si c'est aussi passionnant que vous le dites, vous n'avez qu'à y retourner !

Il y sept ans de cela, les parents de Maurice avaient effectivement été à l'événement et en étaient sortis ravis. Leur fils aurait pourtant préféré que ça leur déplaise, car ainsi ils ne l'auraient pas harcelé pour qu'il y aille.

- Si nous le pouvions, nous le ferions avec joie. Malheureusement, nous t'avons déjà répété je ne sais combien de fois que c'était impossible : ta mère et moi avons un important dîner d'affaire ce soir-là, et nous ne pouvons le manquer pour rien au monde.

Les parents de Maurice possédaient une grosse société de logiciels, dont les revenus étaient plutôt élevés.
Encore une fois, le jeune homme tenta de relancer le débat.

- Ecoutez, je...
- Non, maintenant ça suffit ! le coupa son père. Tu iras là-bas un point c'est tout. Je suis sûr que tu ne le regretteras pas.
- Et si je refuse ? demanda Maurice avec défi.
- Eh bien je mettrai tes Pokémons en pension pour une durée de six mois.
- Quoi ? cria Maurice en écarquillant les yeux. Tu n'oserais pas faire ça quand même !
- On parie ? demanda son père d'une voix doucereuse.

Maurice baissa la tête et foudroya du regard les toasts qui trônaient dans son assiette comme si tout était de leur faute. Il n'était pas capable de se séparer de ses Pokémons, et ses parents le savaient fort bien.

- Bien, lança-t-il avec lassitude, j'irai alors... Mais j'espère que c'est aussi bien que vous le dites...

Il releva la tête et aperçut les sourires heureux de ses parents, ce qui le réconforta un peu.
Trois jours plus tard, il avait enfourché son Rapasdepic et s'était envolé pour le lieu où se déroulait la fête, à savoir la côte à l'ouest de Floraville.
Sur place, il avait rencontré quelques amis, puis, pour tuer le temps, il avait défié en duel un gamin qui passait par là.
Et voilà qu'arrivait enfin l'événement que tout le monde trouvait passionnant et duquel les gens revenaient ravis.

***

Dans le ciel, la faille qui était apparue s'élargit soudain et une forte lumière jaillit du trou qui s'était formé dans la nuit. Le rayonnement était si vif que Maurice dût placer une main au-dessus de ses yeux pour en atténuer l'éclat. C'est alors qu'il remarqua que les couleurs qui avaient précédemment illuminé les cieux avaient disparu, ne laissant derrière elles que cet étrange passage, ressemblant à un soleil chassant la noirceur de la nuit.
Alors que les personnes présentes avaient le regard fixé sur l'ouverture, une douce mélopée commença à s'élever, brisant le silence qui s'était installé. Maurice écoutait cette musique avec émerveillement. Cristalline, la sérénade s'introduisit en lui et l'apaisa, tandis qu'un sentiment de sécurité exquis l'envahissait petit à petit. A l'écoute de cette musique, le jeune homme se sentait paisible et heureux, comme la totalité des gens présents. Mais le meilleur restait encore à venir.
Lentement, la créature qui produisait cette douce chanson s''extirpa de la faille qu'elle avait créée. Avec la lumière que dégageait le passage, Maurice eut tout d'abord du mal à la distinguer. Le Pokémon se mit ensuite à évoluer avec grâce dans le ciel étoilé tout en continuant de chanter, et Maurice put enfin le détailler. Ce qui le frappa en premier fut sa taille. Il avait déjà entendu parler d'un autre Pokémon légendaire nommé Rayquaza, et d'après la description qu'il en avait obtenue, ce Pokémon-ci devait facilement faire la même taille que le maître des cieux. Tout comme lui, il possédait aussi un long corps semblable à celui d'un serpent, mais là s'arrêtait la comparaison. D'un blanc immaculé, le Pokémon luisait presque autant que l'ouverture par lequel il était arrivé. Son corps était semblable à celui d'un serpent, ne possédant ni pattes, ni ailes. Sa tête gracile, de forme triangulaire et munie d'une fine bouche, lui donnait un air majestueux : au somment de son crâne, deux choses s'apparentant à de longs rubans blanc flottaient élégamment derrière lui, accompagnant parfaitement ses déplacement dans le ciel. En plissant les yeux, Maurice put apercevoir que les yeux de la créature étaient d'un bleu vif. En regardant le Pokémon qui volait dans le ciel, le seul mot qui venait à l'esprit de Maurice était « magnifique ».
Soudain, le corps du Pokémon commença à briller encore plus intensément, et quelque chose ressemblant de loin à de la neige brillante se mit à jaillir du Pokémon et à tomber lentement sur le groupe d'humains rassemblés en dessous. Lorsque plusieurs de ces drôles de flocons lumineux tombèrent près de Maurice, il remarqua qu'il s'agissait en faite de minuscules morceaux de lumière. Le jeune homme savait pertinemment que ce qu'il était en train de voir relevait du miracle. Presque en transe, il tendit le bras et touche l'un des « flocons ». Au contact de sa peau, la petite boule de lumière explosa doucement et se dissipa dans la nuit.
La beauté de ce qui se déroulait sous ses yeux était telle que Maurice en pleurait d'émerveillement.
Dans son état de béatitude, le jeune homme ne remarqua pas tout de suite le vrombissement qui commençait à s'élever dans la nuit et à recouvrir peu à peu la sérénade du Pokémon blanc.
Ce fut seulement lorsque le bruit recouvrit presque complètement la mélopée que Maurice reprit contact avec la réalité et releva enfin que quelque chose clochait. La plupart des personnes présentent regardaient autour d'elle avec inquiétude, tandis que d'autres s'indignaient que quelque ose gâcher la cérémonie avec ce bruit sourd. Tournant sur lui-même, Maurice chercha à identifier la source du vacarme. Ce fut en regardant en direction de Floraville qu'il aperçut enfin les quatre gros camions qui fonçaient en direction du lieu de festivités.
Lorsqu'ils ne furent qu'à quelques mètres de l'endroit de l'événement, Maurice nota qu'apparemment ils n'avaient pas l'intention de ralentir. Effectivement, les quatre véhicules continuèrent leur route, fracassant sans hésitation les obstacles qui se dressaient sur leur chemin. Fort heureusement, les personnes présentes dans leur trajectoire avaient eu la bonne idée de se jeter sur le côté, évitant ainsi de finir écrasées. La panique se répandit dans la foule telle une trainée de poudre, et tout le monde s'éloigna avec précipitation du lieu saccagé.
Soudain, les quatre camions freinèrent brusquement et s'arrêtèrent juste en dessous du Pokémon légendaire, qui n'avait pas cessé d'onduler dans le ciel en chantant, pas le moins du monde perturbé par le tumulte qui régnait sur terre.
Poussé par la curiosité, Maurice se rapprocha des véhicules, remontant à contre-courant le flot de personnes qui fuyait. En s'approchant, il nota le « G » jaune qui ornait les parois des camions. Il remarqua aussi qu'une flopée de dresseurs, – habillés d'habits verts, eux aussi ornés du même logo que le camion - facilement remarquables grâce aux Pokéballs qui ornaient leurs ceintures, sortaient des véhicules et entouraient leurs engins tel un cordon protecteur. D'un même mouvement, ils se saisirent de leurs Pokéballs et libérèrent une centaine de Pokémons, principalement de type poison et ténèbres.
Maurice n'était maintenant plus qu'à une centaine de mètres des dresseurs, quand soudain les camions émirent un drôle de sifflement. Le toit de leur coffre se rétracta, et quatre cônes firent leur apparition, sortant lentement par l'endroit qu'avait occupé le toit. En acier, ces objet coniques étaient entourés de plusieurs ronds rouges – d'environ dix centimètres estima Maurice - et étaient pointés en direction du Pokémon blanc, qui, insouciant, ne se doutait de rien.
Maurice ne savait pas ce que ça signifiait, mais ça ne sentait pas bon... Pas bon du tout.
Comme pour confirmer ses pensées, les machines cessèrent soudain de monter, et les cercles rouges qui les entouraient se mirent à luire d'une aura malsaine. Subitement, quatre puissants rayons électrifiés jaillirent des cônes et frappèrent violemment le Pokémon légendaire, entourant instantanément son corps dans une prison à haut voltage.
La mélopée que la créature n'avait cessé d'émettre se transforma soudain en un puissant cri de rage et de souffrance. Autant le chant avait été captivant, autant ce cri était atroce à entendre. Grimaçant, Maurice pressa ses mains sur ses oreilles, certain que cette onde sonore allait lui crever les tympans. Malheureusement, ce geste n'atténua presque pas le bruit qui lacérait l'intérieur du crâne du garçon avec l'efficacité d'une paire de griffes.
Aussi subitement que le cri avait jailli, le silence s'abattit sur l'ancienne zone de festivité. Surpris, Maurice leva les yeux vers le Pokémon qui souffrait le martyre. Ce dernier avait toujours la bouche grande ouverte, mais plus aucun son n'en sortait, comme si sa douleur était devenue trop grande pour ne serait-ce qu'être exprimée.
Alors que le jeune homme secouait la tête pour tenter de reprendre ses esprits, il remarqua qu'un attroupement s'était formé autour du cordon de Pokémons qui protégeaient les camions. Les personnes regroupées hurlaient leur colère face à ce que les dresseurs mal intentionnés faisaient subir au Pokémon légendaire. Les dresseurs en question se contentaient de les regarder avec indifférence, bien à l'abri derrière leurs Pokémons.
C'est alors qu'un homme fendit les rangs des agresseurs et se posta devant la foule. Lorsque Maurice le regarda, il ne put réprimer le frisson qui lui secoua la colonne vertébrale. Cet homme ne lui disait rien qui vaille. Contrairement aux autres, il était habillé d'une sorte de combinaison noire et grise, et un « G » jaune – plus petit que ceux des personnes habillées de vert – en ornait le côté gauche. Ses cheveux bleus, tirés en épis vers le haut, encadraient un visage fermé. Il scruta un instant la foule, puis il claqua négligemment des doigts. Aussitôt, les divers dresseurs – apparemment sous ses ordres – ordonnèrent à leur Pokémon de lancer une attaque Grincement, ce qui eut pour effet de ramener instantanément le silence dans l'assemblée en colère.
Dès que le calme fut de retour, l'homme aux cheveux bleus prit la parole d'une voix grave et posée.

- Messieurs dames, je me présente : Hélio, chef de la team Galaxie. La fête est terminée. Ce Pokémon m'appartient désormais, et je vous déconseille vivement de vous mettre en travers de notre chemin, ou il risquerait de vous arriver quelques accidents regrettables. Cependant, si la méchante idée de venir jouer les héros vous taraudait, voici une petite démonstration de ce qui pourrait vous arriver.

Hélio claqua des doigts à nouveau. Aussitôt, de puissantes attaques Lance-flamme illuminèrent la nuit, passant juste au-dessus de l'attroupement en colère et lui faisant instantanément oublier toute idée de courage. En moins de deux secondes, ce qui avait constitué une foule furieuse se transforma en une cohue d'humains terrorisés fuyant dans la nuit.
Satisfait, l'homme en gris fit demi-tour et retourna entre les camions, hors de vue de Maurice. Ce dernier s'était caché derrière un stand, et observait le Pokémon blanc avec inquiétude. Les décharges semblaient l'affecter violemment, et Maurice avait l'impression que la blancheur de son corps commençait à perdre de son éclat.
Il chercha désespérément comment il aurait pu aider le Pokémon, mais ne voyait aucune solution. Il ne fallait pas rêver ! Il était seul et ne possédait que cinq Pokémons, alors qu'il y avait une vingtaine d'hommes en vert et une centaine de Pokémons.
L'idéal aurait été de prévenir la Police, mais il se doutait que cela avait déjà été fait, et qu'aucun renfort n'arriverait à temps vu la vitesse à laquelle baissaient les forces du Pokémon blanc. Non, il n'y avait décidément aucun espoir.
C'est alors qu'un bruit de dispute le tira de ses pensées. Curieux, il se retourna en direction des camions. Scrutant ce qui s'y passait, il se demanda un instant si la scène qu'il voyait était réelle. Alors que tout le monde avait déserté, un vieillard aux cheveux blancs tentait de passer de force à travers le barrage que formaient les dresseurs entourant les camions.

- Vous n'avez pas le droit de traiter ainsi un Pokémon ! criait-il rageusement en essayant de contourner un sbire qui lui bouchait le passage. Nous ne savons pas l'influence qu'a ce Pokémon sur notre monde ! L'affaiblir ainsi pour tenter de le capturer pourrait avoir des conséquences désastreuses ! Vous devez immédiatement arrêter ces machines !
- Dégage papy, grogna le sbire en le repoussant du plat de la main. Fiche-nous la paix et retourne jouer aux dames.

Déséquilibré, le pauvre homme battit maladroitement des bras avant de s'écrouler de tout son long en poussant un cri de surprise. Maurice sortit rapidement de sa cachette et s'approcha du vieillard pour l'aider à se relever. L'homme semblait un peu secoué par sa chute, mais il n'avait apparemment pas de blessure. Lorsqu'il fut debout, il dut cependant s'appuyer lourdement sur Maurice pour tenir en équilibre. Le jeune homme foudroya la team Galaxie du regard.

- Vous n'avez pas honte de traiter ainsi un pauvre vieillard ? Il aurait pu se blesser !
- Comme si on en avait quelque chose à faire, répliqua l'un des dresseurs avec dédain. Profites-en plutôt pour le prendre avec toi et déguerpir. Sinon, il pourrait t'arriver un malheur, comme l'a précisé le chef.

Comme pour confirmer ses dires, un Arcanin à l'air menaçant se dressa soudain devant Maurice. Ce dernier hésita à sortir son Aquali, puis jugea que cela n'apporterait rien de bon et préféra reculer, emmenant le vieil homme avec lui. Lorsqu'ils furent assez éloignés, Maurice s'arrêta et fit face à celui qu'il avait aidé.

- Pouvez-vous marcher seul ? lui demanda-t-il doucement.

L'homme cligna des yeux un instant puis lui répondit d'une voix un peu pâteuse.

- Oui... Oui, je crois.

Comme pour confirmer ses dires, il lâcha l'épaule de Maurice et effectua quelques pas vacillants. Puis il s'adossa à un stand et prit soin de remercier son sauveur.

- Merci de m'avoir aidé jeune homme. A cause du choc, je ne pense pas que j'aurais été capable de me relever seul. Et après on aurait encore dit que les scientifiques dorment au lieu de faire leur travail, ajouta-t-il dans une tentative de plaisanterie.

Un scientifique ? Maurice étudia plus attentivement celui qui lui faisait face. En dehors de ses cheveux blancs et de sa moustache, l'homme paraissait encore en pleine forme, en mettant à par sa récente chute, bien entendu. Il portait une chemise blanche, sur laquelle reposait une cravate brune. Par-dessus sa chemise, un gilet bleu ornait son torse, le tout entouré d'un long imperméable brun. Son pantalon noir – maculé de terre suite à la chute – semblait bon pour le pressing.
C'est alors que Maurice reconnut l'homme qui lui faisait face. La noirceur de la nuit ne lui avait pas tout de suite permis de remarquer à qui il avait affaire.

- Vous... Vous êtes le professeur Sorbier ? demanda stupidement Maurice en écarquillant les yeux.
- Oui, effectivement. Et toi, tu es...
- Maurice. Maurice Fragris. Enchanté de faire votre connaissance monsieur.

Le professeur secoua la main d'un air lassé.

- Tutoie-moi et ne m'appelle pas monsieur. J'ai horreur de ça.
- Euh... Bien, acquiesça Maurice qui ne savait pas trop comment nommer le professeur sans lui donner du « monsieur ».
- Et si nous nous tournions maintenant vers un problème plus pressant ? demanda Sorbier en désignant le Pokémon qui se tordait de souffrance dans le ciel. Vu que tu ne t'es pas enfui, j'ose espérer que tu pourrais m'aider à résoudre ce problème...
- Si je le pouvais, je vous aiderais, affirma Maurice. Mais il ne faut pas rêver, nous sommes deux alors qu'ils sont au minimum une vingtaine. Comment pourrions-nous seulement espérer rivaliser ? Seuls, nous n'avons aucune chance...
- Exactement, et c'est pourquoi nous devons recruter ! Dépêche-toi, le temps presse.

Avant que Maurice n'ait pu demander où ils allaient, le scientifique commença à l'entrainer entre les stands, en direction de la partie du campement où logeaient les dresseurs. Ces derniers étaient regroupés et parlaient avec animation des derniers événements survenus. Lâchant Maurice, le professeur grimpa sur une caisse qui trainait et pris la parole.

- Messieurs-dames, j'aimerais votre attention s'il vous plait. Je suis le professeur Sorbier (à ce nom, certains dresseurs échangèrent des regards étonnés. Qu'est-ce que leur voulait un si éminent scientifique ?). J'ai besoin de volontaires pour m'aider à détruire les pylônes qui retiennent le Pokémon légendaire prisonnier ! La situation est très urgente, et il faut impérativement que nous nous dépêchions. Qui est volontaire pour m'aider ?

Il y eut des murmures dans la foule, et Maurice se demanda un instant si quelqu'un allait vraiment se désigner. Soudain, un jeune dresseur sortit des rangs et se rapprocha du professeur Sorbier. Maurice se prit un instant à espérer, mais ses espoirs se brisèrent lorsque le dresseur prit la parole.

- Si j'ai bien compris, vous voudriez que nous nous dressions face à une vingtaine de dresseurs armés de Pokémons, dans l'unique but de sauver un autre Pokémon, qui soit dit en passant n'est même pas le nôtre. Êtes-vous sûr d'avoir toute votre tête professeur ? demanda le jeune homme avec un air narquois.

Il y eut quelques rires dans l'assemblée, mais Maurice repéra quand même quelques dresseurs plus matures qui ne semblaient pas d'accord avec les propos acides qui venaient d'être proférés. Cependant, personne n'eut le courage de se joindre au professeur Sorbier, dont le teint commençait à virer au blanc.

- Je ne vous demande pas de risquer vos vies, je vous demande simplement de m'aider ! Si ce Pokémon venait à disparaître, qui sait quelles conséquences il pourrait en ressortir ?
- Comme vous venez si bien de le dire, on ne sait pas ce qui se passerait, riposta le jeune dresseur que Maurice appréciait de moins en moins. Et s'il ne se passait rien, tout simplement ? Vous nous demandez de vous aider, mais en se dressant face à cette organisation, nous pourrions bien être blessés. Alors désolé, cher « professeur », mais ma réponse est non.

Il y eut quelques approbations dans la foule, mais à nouveau, personne n'avança en direction de Sorbier, qui semblait perdre tout espoir. Maurice décida qu'il fallait changer de méthode s'ils voulaient obtenir un résultat. D'autant plus que, comme l'avait dit Sorbier, le temps pressait. Il s'approcha de la caisse sur laquelle se tenait le scientifique.

- Professeur, laissez-moi faire s'il-vous-plait.
- Maurice, je t'ai dit de ne pas me vouvoyer, et je doute que tu aies plus de succès que moi, répliqua Sorbier. Mais soit, essaie si tu veux.

Le vieil homme descendit de son perchoir, cédant sa place à Maurice, qui foudroya du regard les dresseurs assemblés devant lui.

- Messieurs-dames, lesquels d'entre vous sont des dresseurs ? demanda brusquement le jeune homme.

Surpris par sa question, la quasi-totalité des personnes présentes levèrent la main.

- En êtes-vous réellement certains ? Car moi, tout ce que je vois c'est un ramassis de poltrons et de trouillards, craignant lamentablement pour leur vie.

Des cris de surprise et de colère émergèrent de la foule, pour le plus grand plaisir de Maurice. Ignorant le professeur Sorbier qui le tirait par la manche - le suppliant de ne pas énerver les dresseurs – le jeune homme continua.

- Des poltrons, disais-je, n'ayant pas assez de tripes pour aller sauver un Pokémon, qu'il soit légendaire ou non. Dites-moi, tous autant que vous êtes devant moi, oserez-vous encore vous regarder dans un miroir après ce jour ? Moi, je vais aller aider ce Pokémon, et peut importe ce qui arrivera. Au moins je saurai que j'aurai fait mon possible ! Je ne serai pas comme vous, baissant les bras avant même d'essayer !

Le jeune homme scruta la foule qui lui faisait face. La plupart des gens regardaient leurs pieds d'un air gêné, n'osant croiser le regard de Maurice. D'autre, comme par exemple celui qui avait fait face au professeur Sorbier, abordaient un regard soit furieux soit indifférent.
Le jeune homme poussa un soupir de déception. Apparemment, personne n'était prêt à faire le premier pas... Il allait abandonner, lorsque soudain un garçon fendit la foule et se posta devant Maurice. Ce dernier reconnu le dresseur au Racaillou qui l'avait défié plus tôt dans la soirée.

- Je me nomme Pierre, et je ne suis pas un lâche, commença le dresseur. Je ne sais pas si je serai très utile, mais je veux vous aider à sauver le Pokémon. Personne ne devrait à avoir à souffrir à ce point.
- Je t'assure que tu ne seras pas inutile, répliqua Maurice avec un sourire. Merci de proposer ton aide.

Comme l'avait espéré Maurice, il avait suffit qu'une personne se décide pour que d'autres suivent. Après que Pierre ait proposé son aide, d'autres dresseurs vinrent rejoindre le groupe, au grand soulagement de Maurice et de Sorbier. Apparemment, ils avaient une chance maintenant.

***

Maurice regarda les quelques dresseurs assis à côté de lui. Seulement vingt-et-un s'étaient proposés. Les autres n'avaient pas eut le courage ou l'envie de les accompagner. C'était certes peu, mais ça devrait suffire pour le plan qu'était en train de leur soumettre Sorbier, debout au milieu des dresseurs. C'était un plan très simple, mais qui avait toutes les chances de fonctionner.
Avant d'établir son projet, Sorbier avait demandé rapidement la liste des Pokémons que possédait chacun. Puis, en fonction de cela, il avait rapidement établi une stratégie.
Tout d'abord, les dresseurs recrutés feraient diversion en attaquant les Pokémon de la team Galaxie. Pendant ce temps, un autre groupe, constitué uniquement de Sorbier et de Maurice creuserait un tunnel qui aboutirait en plein milieu des quatre camions. Là, Sorbier s'était dit capable de neutraliser les pylônes qui affaiblissaient le Pokémon blanc.
Si tout se passait normalement, les sbires seraient suffisamment retenus par les dresseurs pour ne pas pouvoir aller sauver leur pylône. Le seul facteur inconnu était le chef de la team Galaxie. S'il était un dresseur lui aussi, il tenterait de les empêcher de détruire les machines. Mais de toute manière ils n'avaient plus le temps d'élaborer un autre plan. Chaque fois que Maurice regardait en direction du Pokémon retenu, l'inquiétude le rongeait. Le Pokémon avait perdu son teint blanc et virait de plus en plus au gris. Il ne savait pas ce que ça voulait dire, mais ça ne présageait rien de bon.

- Bien, tout le monde a compris le plan ? demanda Sorbier.

Les dresseurs assis acquiescèrent.

- Alors c'est parti ! Nous n'avons plus le temps de discutailler.

Aussitôt, tous les dresseurs se levèrent, libérèrent leurs Pokémons et se dirigèrent rapidement en direction de le team Galaxie. Maurice remarqua alors que Pierre n'avait pas suivi les autres dresseurs.

- Qu'est-ce que tu fais ? N'es-tu pas censé aller faire diversion ?
- Non, répliqua Pierre. Je viens avec vous. (Avant que qui que ce soit puisse riposter, il se justifia rapidement) Ecoutez, supposons que quelque chose vous arrive à tous les deux, qu'est-ce qu'on ferait ? Une personne de plus ne peut pas être un malus !

Maurice voulut répliquer qu'ils s'en sortiraient très bien à deux, lorsque des explosions firent trembler le ciel et illuminèrent la nuit.

- Nous n'avons pas le temps de parler, asséna le professeur Sorbier. La diversion a commencé, nous devons nous dépêcher d'y aller. Maurice, sors ton Pokémon capable de creuser. Quand à toi Pierre, accompagne-nous si tu veux.

Les deux garçons acquiescèrent. Maurice attrapa l'une des Pokéball pendant à sa ceinture et libéra un majestueux Onix. Le Pokémon poussa un cri guttural, puis écouta les ordres que lui donnait son dresseur.

- Onix, il faut que tu creuses un tunnel jusqu'à ces camions là-bas. Dépêche-toi surtout, le temps presse !

Le grand Pokémon hocha lourdement la tête. Aussitôt, les trois humains grimpèrent sur son dos et se préparèrent au voyage. Il n'était gère agréable de se balader sur un Onix creusant un tunnel, mais ils n'avaient pas vraiment le choix. Le ver de pierre poussa à nouveau un puissant cri, pris son élan et fracassa le sol, s'enfonçant profondément sous terre.

***

Autours des véhicules de la team Galaxie, la bataille faisait rage. Des puissants jets de flamme, d'eau, de poison et de divers éléments fusaient des deux camps, réduisant à néant tout ce qu'ils heurtaient.
Dès que les hommes en vert avaient vu approcher le groupe de dresseurs, plusieurs ordres avaient étés donnés pour préparer une contre-attaque. Tout d'abord, des Pokémons psy avaient dressé des défenses psychiques autours des pylônes afin qu'aucune attaque ne puisse les endommager. Ensuite, la plupart des Pokémons avaient étés mobilisés sur le front, afin de contrer les adversaires qui s'approchaient.
Lorsque la bataille commença, plus personne ne prêta attention à ce qui se passait près des pylônes, les dresseurs étant trop occupés à donner des ordres à leurs Pokémons.
S'ils avaient étés un peu plus attentifs, peut-être auraient-ils remarqué que la terre entre les camions se craquelait, laissant apparaître la tête d'un long Pokémon rocheux.

- Merci Onix, chuchota Maurice en s'extirpant du trou. Pour le moment, reste caché dans ton tunnel et ne te montre que si je t'appelle.

Lorsque le professeur et Pierre émergèrent à leur tour, le Pokémon se conforma aux ordres de son dresseur et disparut lentement dans sa galerie.
Regardant rapidement autour de lui, Maurice s'assura que personne ne l'avait remarqué tout en cherchant Hélio des yeux. Où diable pouvait bien se trouver le chef de la team Galaxie ?
Pendant ce temps, Pierre demandait au scientifique comment il comptait s'y prendre pour détruire les pylônes.

- C'est très simple, étant donné que les engins sont protégés par une barrière psychique, toutes les attaques extérieures auront du mal à passer. Ainsi, j'ai l'intention d'utiliser un Pokémon électrique pour les court-circuiter de l'intérieur.

Tout en parlant, il attrapa l'une des Pokéballs qui pendaient à sa ceinture et en libéra un puissant Magnezone.

- Vas-y Magnezone, détruis-moi ces pylônes ! ordonna Sorbier.

Le Pokémon brandit ses aimants en direction d'une des machines. Il sembla à Maurice que l'air se troubla près des aimants, mais il ne l'aurait pas assuré à cent pour cent. Brusquement, l'engin visé se mit à émettre de drôles de bruits, puis de minuscules décharges électriques commencèrent à l'entourer.
Finalement, les cercles rouges qui encerclaient le pylône s'éteignirent, stoppant par la même occasion l'un des quatre rayons électrifiés.

- Super, s'exclama Pierre avec un bond de joie. Plus que trois et le Pokémon sera libre !
- Hum, je ne pensais pas que quelqu'un arriverait jusqu'ici. En tout cas, il est hors-de-question que je vous laisse détruire mon travail.

Un puissant jet de flamme suivit cette tirade, percutant Magnezone et l'envoyant valser contre le camion au pylône éteint. Le Pokémon tenta de se relever, mais sa tentative se solda par un échec et il s'écroula, K.O.
Aussitôt, les trois dresseurs se retournèrent vivement, pour apercevoir Hélio, accompagné d'un puissant Léviator. L'homme aux cheveux bleus hochait la tête d'un air désapprobateur.

- Maintenant, je vous prierais de bien vouloir reculer et de poser vos Pokéballs sur le sol. Si vous ne tentez rien, vous pourrez partir sans être trop amochés.
- C'est ça, compte là-dessus, marmonna Maurice en attrapant la quatrième Ball qui pendait à sa ceinture.

Dans un rayon rouge, un Tritosor apparut face au Léviator, aussitôt suivit par le Racaillou de Pierre. Avisant le regard interrogateur que Maurice posait sur le Pokémon rocheux, Pierre haussa les épaules.

- J'avais un rappel et quelques potions sur moi.
- Ainsi vous décidez de lutter ? demanda Hélio d'un haussement de sourcil. Tant pis pour vous. Léviator, Hydroqueue !

Le long Pokémon s'élança tandis que sa queue s'entourait d'un voile d'eau. Lorsqu'il fut au-dessus de ses adversaires, il abattit violement sa nageoire caudale. Malheureusement pour lui, les Pokémons adverses s'étaient jetés sur le côté, évitant l'attaque de justesse.
Sur les ordres de leurs dresseurs, Tritosor répliqua avec Lame de Roc tandis que Racaillou arracha un morceau de sol pour le jeter sur l'ennemi.
Le Léviator évita la lame en ondulant et pulvérisa le rocher avec un Draco-Rage.
Durant la mêlée, Maurice se rapprocha discrètement de Sorbier. Ce dernier avait profité du tumulte pour aller s'accroupir auprès de son Pokémon et tenter de le soigner.

- Comment ça se présente ? demanda le jeune dresseur au professeur.
- Mal, répondit laconiquement le second. Mon Magnezone ne sera pas sur pied avant un bon moment... A moins de posséder un autre Pokémon capable de contourner les boucliers psychiques, je ne vois pas comment nous allons faire...
- Il y aurait bien une solution... Quand on ne peut ni contourner un obstacle, ni le détruire, on peut toujours essayer de le déplacer.
- Qu'est-ce que tu veux dire par là ? demanda Sorbier en fronçant les sourcils.

Sans prendre la peine de répondre, Maurice s'approcha du trou où était caché Onix.

- Onix ! hurla le dresseur. Mobilise toute tes forces et lance la plus puissante attaque Séisme de ton répertoire !

Un grondement sourd monta des entrailles de la terre, prouvant que l'ordre avait été entendu. Maintenant, il s'agissait de filer rapidement. Si les camions leur tombaient dessus, ils finiraient plat comme des crêpes.

- Pierre, rappelle ton Pokémon, cria Maurice tout en brandissant la Ball de Tritosor et en attrapant Sorbier par le bras. On se replie !

Sans poser de question, le jeune dresseur imita son ainé et prit la poudre d'escampette. Lorsque le groupe passa au milieu des combats, ils ordonnèrent à tous leurs congénères de filer rapidement.
Entre les camions, Hélio regardait fuir les attaquants avec stupéfaction. Qu'est-ce que ça signifiait ? Avaient-ils compris qu'ils n'avaient aucune chance ?
Ce fut à ce moment que l'enfer se déchaina.
La terre se mit brusquement à vibrer de plus en plus fort et des fissures apparurent sur le sol, s'élargissant au rythme des tremblements, pour finir par former de véritables crevasses. Les quelques dresseurs restés sur place s'enfuirent sans demander leur reste, comme la totalité des membres de la team Galaxie.
Puis, un à un, les quatre camions s'ombrèrent dans les entailles, interrompant par la même occasion les puissants rayons électriques qui retenaient le Pokémon légendaire prisonnier.
Aussitôt, des cris de joie retentirent un peu partout dans le camp, tandis que certains dresseurs félicitaient Maurice pour son idée. C'est alors que le professeur Sorbier s'avança. Il n'avait pas l'air d'une personne victorieuse. Non, c'était tout le contraire.

- Ton idée était bonne Maurice, lança le professeur lorsqu'il fut assez près. Mais nous avons agi trop tard...

Anxieux, les dresseurs relevèrent la tête en direction du Pokémon. Celui-ci était peut-être libre, mais sa couleur blanche était désormais d'un gris mate. La créature avait les yeux fermés et semblait avoir du mal à voler. Lentement, elle descendait vers le sol.
C'est alors qu'un rire dément transperça le silence incrédule qui régnait. Baissant les yeux, Maurice aperçut Hélio, debout sur son Léviator qui flottait au milieu des décombres.

- Vous vous êtes bien battus, criait le chef de la team Galaxie. Mais c'est moi le vainqueur !

Maurice avisa qu'il avait une Pokéball mauve dans la main, et que son Léviator lévitait lentement en direction de Pokémon affaibli.

- Il a une Masterball, murmura le professeur Sorbier avec incrédulité.
- Mais une Masterball est-elle vraiment suffisante pour attraper un Pokémon dit légendaire ? questionna Pierre.
- Normalement non, mais dans cet état de faiblesse, il est possible que cela suffise...

Maurice regardait l'homme aux cheveux bleus avancer lentement vers le Pokémon désormais sans défense. Si seulement il pouvait lui redonner de l'énergie...
Le jeune dresseur écarquilla les yeux. Mais bien sûr ! C'était ça la solution ! Il se rua vers Sorbier et le questionna rapidement.

- Professeur ! Supposons que ce Pokémon soit fait de lumière. Croyez-vous que quelque chose de lumineux puisse lui redonner de l'énergie ? Un peu que la capacité Torche, mais avec de la lumière.
- Eh bien, répliqua Sorbier en prenant un air songeur. Oui, il est possible que ça marche... Mais je ne vois pas comment on pourrait créer une source de lumière assez puissante pour pouvoir atteindre le Pokémon...
- Tout simplement en modifiant le temps !

Sans prendre le temps de s'expliquer, Maurice attrapa la dernière Pokéball de sa ceinture pour en libérer un petit Morpheo. Du coin de l'œil, il avisa que Hélio était presque à portée de tir du légendaire. Il n'y avait plus une seconde à perdre.

- Morpheo, attaque Zenith !

De jour, cette attaque augmentait la force des rayons du soleil. Mais de nuit, lorsqu'il n'y avait que la lune, une violente clarté chassait les ténèbres – sur un certain périmètre tout du moins - et on avait l'impression de se retrouver en plein jour.
Comme l'avait espéré Maurice, le Pokémon était juste dans la zone d'effet de l'attaque. En regardant en direction du Léviator, on pouvait voir une petite silhouette qui gesticulait rageusement. Apparemment Hélio avait compris leur intention. Malheureusement pour lui, c'était maintenant trop tard. Car au contact avec la lumière, un étrange phénomène entoura le Pokémon blessé. Lentement, puis de plus en plus vite, sa peau récupéra sa teinte blanche, puis son violent éclat lumineux. Soudain, il rouvrit ses yeux bleus et stoppa sa chute. Il se redressa de tout son long, et poussa un long cri, sous les vivats des dresseurs heureux.
Puis, comme si le Pokémon n'était resté que trop longtemps dans ce monde, un passage lumineux se dessina dans les cieux, permettant à la créature de retourner dans son monde, où que soit ce dernier.
Lorsqu'il disparut, la nuit reprit ses droits, les effets de l'attaque Zenith ayant disparu en même temps que le Pokémon.
Maurice regarda le ciel avec un sourire. C'était terminé, ils avaient gagné.

- Je suppose que vous êtes heureux d'avoir détruit plusieurs mois de travail, siffla une voix au-dessus de leur tête.

Les dresseurs levèrent vivement les yeux, pour voir Hélio perché sur son Léviator.

- Vous avez peut-être gagné cette manche, mais la team Galaxie a d'autres tours dans sa poche. Ce Pokémon n'est pas le seul légendaire existant. Il y en a d'autres, bien plus puissants, et cette fois-ci personne ne sera là pour se mettre en travers de mon chemin. Vous n'avez pas fini d'entendre parler de moi, dresseurs stupides.

Puis, avant que qui que ce soit ne puisse répondre, le Léviator s'envola dans les cieux et disparut. Cependant, la tirade du chef de la team Galaxie eut tout de même l'effet de doucher l'enthousiasme des sauveurs.
La question que se posait Maurice, à savoir « Pourquoi Hélio était-il partit sans chercher à se venger ? », trouva sa réponse lorsque les sirènes caractéristiques de voitures de police résonnèrent au loin, synchronisées avec la lente apparition du soleil qui marquait la fin d'une nuit de folie.

***

Après avoir répondu à un nombre incalculable de questions posées par la police, Maurice fut enfin autorisé à partir. Il s'apprêtait à enfourcher son Rapasdepic, lorsqu'il avisa le professeur Sorbier assis dans l'herbe à regarder le ciel. Ne voulant pas partir sans lui dire au revoir, le jeune dresseur s'avança. A son approche, le professeur releva la tête et lui sourit.

- Merci pour toute l'aide que tu m'as apportée Maurice. Sans toi je ne pense pas que nous aurions pu sauver ce Pokémon.
- Ce n'est rien professeur, répliqua Maurice en s'asseyant à côté de lui. Je trouve que ça fait aussi partie du boulot d'un dresseur d'aider des Pokémons dans le besoin.
- Oui, tu as sans doute raison, soupira le vieil homme en se rallongeant.
- J'étais venu vous dire au revoir, professeur, mais je vais en profiter pour vous poser deux questions. Premièrement, qu'est-ce que voulait dire Hélio en parlant d'autres Pokémons légendaires ?
- Je ne sais pas Maurice. Mais quoi que ce soit, je te rassure, ce n'est plus de ton ressort, ajouta l'homme en souriant. Tu pourras continuer de mener une vie de dresseur tranquille.

Le jeune homme resta là un instant, à méditer cette réponse. Le professeur patienta un instant puis reprit la parole.

- Et cette deuxième question ?

Maurice hésita un instant, craignant la réponse, puis se jeta à l'eau.

- Pensez-vous que le Pokémon blanc reviendra dans sept ans après ce qui s'est passé aujourd'hui ? demanda le jeune dresseur en s'allongeant au côté de Sorbier.

Le professeur ne répondit pas tout de suite et Maurice craignit qu'il ne le fasse pas. Puis, dans un souffle, la réponse s'éleva, réplique exacte des pensées du dresseur.

- Je l'espère... Je l'espère de tout cœur.

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