Fanfic 2009
Participation de absolex

« - Hé non ! Racaillou ! Vous n'aviez pas le droit de précipiter mon Pokémon dans l'eau ! » hurlait un petit garçon.
« - Tu as voulu combattre sur la plage, l'océan comme le sable, c'est toujours la plage ! »
Le petit garçon rappela son Pokémon en brandissant une Sombre Ball. Le rayon sauva un Racaillou étouffant dans les flots.
« - On se retrouvera Maurice ! Et tu auras moins de chance en combat ! » Le petit garçon rangea sa Ball dans une poche de son large bermuda.
« - Aquali, reviens ! » Le rayon bleu de la Scuba Ball aspira un Aquali fier et souriant d'avoir vaincu un Racaillou très robuste.
« - Tu t'es bien battu mon ami ! » murmura Maurice à la Scuba Ball, avant de la raccrocher à sa ceinture.
« - Mes amis, que la fête reprenne ! »
Les badauds qui regardaient le combat se dissipèrent, Maurice et ses amis retournèrent en direction du bungalow, l'incident était clos. La fête reprit de plus belle. C'est alors, à l'instant où Maurice ouvrait la porte du bungalow, qu'une lueur terriblement brillante se mit à envahir le ciel, et à éblouir les fêtards.

Ils durent fermer les yeux sous l'effet de la violente luminosité. Une explosion retentit, projetant Maurice contre son bungalow .Il se releva tant bien que mal, indemne à part quelques coupures sans gravité. Il vit un avion militaire passer au-dessus de lui. « Etrange, pensa-t-il, il n'y a pourtant aucune base militaire dans le coin... » Soudain, un objet oblong tomba en sifflant de l'engin. Maurice réagit immédiatement : « Utilise Psyko pour retenir cette bombe, Akwakwak ! »
Le Pokémon à peine sorti de sa Pokéball usa de ses pouvoirs psychiques pour entraver la tombée de l'engin mortel. Il réussit à le maintenir en l'air pendant quelques instants, le temps pour Maurice de sortir Aquali.
« - Débarrasse nous de cette bombe avec Bulle d'O !!! »
Le Pokémon cracha une myriade de petites bulles qui vinrent exploser l'engin. Maurice soupira de soulagement ; Ils l'avaient échappés belle. Il se tourna vers ses compagnons éberlués : « Tous à couverts ! Il revient ! » En effet, l'avion revenait rapidement de toute la puissance de ses réacteurs, accompagné d'un confrère. Les vacanciers s'enfuirent dans une inextricable pagaille vers les bois voisins. Maurice resta en arrière, histoire de protéger ses amis si les avions les attaquaient. Heureusement, tous parvinrent à couvert ; Maurice se mit lui aussi à l'abri, derrière un arbre décharné. Il entendit soudain une petite voix à côté de lui : « C'est des avions de Hoenn. Ce doit être l'armée du tyran qui gouverne cette région... »
Surpris, Maurice tourna la tête et découvrit son ancien adversaire. Celui-ci avait près de lui son Racaillou qui semblait sur le qui-vive. Intrigué, il demanda : « Comment le sais-tu ?
-Les autres régions utilisent des Pokémons. Voilà pourquoi. Et s'ils nous attaquent, c'est parce que la guerre qui couvait depuis si longtemps entre Sinnoh et Hoenn vient d'éclater. »

Abasourdi, Maurice ne put pourtant réfuter ses arguments là. La seule région qui n'utilisait pas les Pokémons était effectivement celle de Hoenn car son dirigeant (un tyran qui avait pris le pouvoir grâce à un coup d'état) avait été mordu dans sa jeunesse par un Rattata. Il avait gardé de cette épisode une rancune tenace envers les Pokémons et il s'était mis en tête d'exterminer les Pokémons jusqu'au dernier. Il avait réussi à les éradiquer à Hoenn, mais voulait maintenant tous les tuer, jusqu'au dernier. Les autres régions avaient refusées de lui livrer tous les Pokémons qu'elles possédaient comme il l'exigeait. Ce refus l'avait incité à déclarer la guerre à toutes ces régions.

Maurice n'aurait jamais pu penser qu'ils allaient en arriver là. Il serra les dents, pris d'une soudaine colère envers ce dirigeant et son armée qui lui obéissait au doigt et à l'œil. Soudain, il entendit Son voisin déclarer d'une voix affolée : « Archeomire, Abri, vite !!! »Dix secondes plus tard, le bois fut littéralement ratissé par les milliers de balles crachées par les mitrailleuses des deux avions. Maurice se rencogna un peu plus contre son arbre. Les avions firent un deuxième passage. Il entendit quelques cris de dresseurs qui se défendaient, mais ces cris furent bientôt remplacés par des hurlements de souffrances. Il se boucha les oreilles pour ne plus entendre ces cris déchirants qui appelaient à l'aide. Il se mit à pleurer.

Vingt minutes plus tard, il sentit qu'on le secouait violemment : c'était son ancien adversaire. Celui-ci le prit par la main et essaya de le relever : « Allez Maurice, bouge-toi ! Le bois est en feu ! Ils ont tirés avec des balles incendiaires !!! » Prostré, Maurice ne parvient à se relever malgré les efforts déployés par son voisin ; Soudain, il entendit le ronflement des flammes qui s'approchaient. Ce fut comme un électrochoc pour lui et il se releva prestement. Il avait toujours les yeux fermés ; son voisin s'approcha de lui : « Maurice, c'est Karl ! Tu dois me suivre ! Vite ! »
Maurice ouvrit les yeux et se mit à courir, suivant Karl à travers la fournaise Aquali et Akwakwak toujours à ses côtés.

Ils réussirent à sortir du bois d'extrême justesse. Maurice s'arrêta net un peu plus loin, horrifié. A ses pieds gisaient les corps d'un de ses amis, sauvagement déchiqueté par les balles. Il était avec son Arcanin qui lui aussi avait péri. Tout autour, la terre avait été labourée par les balles. Le malheureux avait sans doute voulu s'échapper mails les projectiles meurtriers l'avaient rattrapés. Maurice se tourna et se mit à rendre son casse-croûte de midi. Karl, saisi lui aussi, détourna la tête. Maurice s'aperçut qu'il pleurait à chaudes larmes. Et pourtant, c'était grâce à lui et à son Archeomire qu'ils avaient survécu. Maurice se releva et porta son regard vers le bois. Ses arbres avaient été déracinés sous l'effet dévastateur des balles et la plupart flambaient maintenant au sol. Il régnait dans l'atmosphère une odeur de chair brûlée, de dévastation. Maurice fondit en sanglot. Il était impossible que ses amis aient survécus à cette apocalypse. Karl, stoïque, maudit la folie d'un homme seul qui avait cassé tant de jeunes vies.
Devenu statue de pierre, il laissa son regard s'égarer dans l'horizon rougeoyant, pâle reflet du feu qui dévorait le bois et qui brûlait les cadavres des vacanciers, premières victimes d'une série qui n'allait pas tarder à s'allonger.

La guerre venait de commencer.


Absolex